Le nouveau gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, maintient le cap
Le 17 juillet 2013, la Banque du Canada a annoncé qu'elle laisse inchangé le taux cible du financement à un jour à 1 %, où il se maintient depuis septembre 2010.
Les directives quant à savoir ce à quoi on peut s'attendre à l'avenir ont été légèrement reformulées, mais l'essentiel demeure le même, notamment que dans un climat de croissance économique modeste et d'inflation baisse, les taux d'intérêt resteront stables pour un certain temps encore.
La Banque prévoit que la croissance économique sera « volatile » à court terme au Canada, en raison de « facteurs temporaires inhabituels ». Le Rapport sur la politique monétaire (RPM) qui accompagne le communiqué fournit plus de détails, en mentionnant précisément les récentes inondations dans le sud de l’Alberta et la grève des travailleurs de la construction au Québec.
On s'attend à ce que ces deux événements entraînent une croissance économique plus faible que prévu durant le deuxième trimestre de l'année (1,0 %). Cependant, étant donné la « nature temporaire de ces chocs, ainsi que la nécessité de reconstruire ou de réparer les infrastructures endommagées dans les zones inondées de l’Alberta », la Banque s’attend à un gain de croissance vigoureux de 3,8 % au troisième trimestre.
Dans l'ensemble, la Banque prévoit maintenant une croissance économique de l'ordre de 1,8 % en 2013, soit une révision à la hausse par rapport aux prévisions de 1,5 % en avril. Les perspectives pour 2014 et 2015 ont peu changé, si bien que la Banque prévoit une croissance de 2,7 % au cours des deux années.
Pour ce qui est du marché canadien du logement, la Banque continue de voir une « évolution constructive des déséquilibres dans le secteur des ménages », ajoutant que les « hausses récentes des taux hypothécaires à taux fixe entraîneront un certain niveau de retenue ». Bien que la Banque reconnaisse le regain noté au cours des derniers mois dans le secteur des mises en chantier, de la revente et des prix, à ce moment-ci, elle perçoit tout simplement ces facteurs comme des variations d’une tendance tout de même positive.
La Banque précise que « l'inflation a été basse ces derniers mois et devrait le demeurer à court terme ». La Banque prévoit toujours que l'inflation ne revienne pas à son taux cible de 2 % avant le milieu de 2015.
Les prochaines directives quant au futur cheminement des taux d'intérêt ont été reformulées en ne faisant aucune mention directe à des hausses de taux, en faveur de la formule « une normalisation graduelle des taux directeurs ».
Cela étant dit, la signification est la même, à savoir que bien que la croissance économique devrait connaître un regain en 2014, il faudra un certain temps pour absorber la « marge importante de capacités inutilisées de l'économie canadienne ». Cela signifie que le taux d'inflation bas et les taux d'intérêt bas vont se poursuivre un certain temps encore, mais seront en fin de compte suivis de petites hausses graduelles des taux au moment où les conditions reviendront finalement à la « normale ».
En date du 17 juillet 2013, le taux officiel de financement de cinq ans s'élevait à 5,14 %. Ce taux demeure inchangé depuis la dernière annonce de la Banque du Canada, le 29 mai.
(ACI 07/17/2013)