Selon la Banque du Canada, les taux demeureraient inchangés
Le 6 mars 2013, la Banque du Canada a maintenu son taux directeur à un pour cent. Il y a plus de deux ans qu'il fait du surplace, ce qui en fait la période la plus longue depuis le début des années cinquante, durant laquelle les taux sont demeurés inchangés.
Plusieurs économistes s'attendaient à ce que la Banque adoucisse le ton après la vague de nouvelles économiques négatives des dernières semaines; cependant, le gouverneur Carney a recommandé la prudence en évitant d'accorder trop d'importance aux données à court terme. L'annonce d'aujourd'hui abonde dans le même sens en faisant allusion aux faibles résultats de plusieurs indicateurs « malgré la volatilité observée récemment ».
Bien que la Banque ait suivi la même ligne de pensée que précédemment, lorsqu'elle prévoyait que les taux d'intérêt augmenteraient, elle a quand même adopté une position plus conciliante en laissant entendre cette fois-ci, comme elle l'avait dit en janvier, qu'il faudra peut-être augmenter les taux d'intérêt si les consommateurs continuent à s'endetter.
Cela porte à croire que la Banque devient plus à l'aise avec l'endettement des consommateurs et le marché du logement. La Banque a qualifié la récente évolution du secteur du logement de « constructive » et répété qu'elle s'attendait à ce que la progression du crédit accordé aux ménages continuerait de se modérer, et que le rapport de l'endettement comparativement au revenu du ménage se stabiliserait aux niveaux actuels.
Malgré la faible croissance économique du Canada, que plusieurs s'attendaient à voir au quatrième trimestre de 2012, la Banque a déclaré que la croissance au Canada se redresserait en 2013, et qu'elle serait alimentée par de « solides investissements des entreprises » et « une reprise des exportations ».
La Banque s'attend à ce que l'ampleur du freinage budgétaire aux États-Unis au cours des deux prochaines années demeure largement inchangée, même si cet effet modérateur se fera probablement sentir plus rapidement en raison des réductions automatiques des dépenses. Ceci, allié au faible transfert de croissance vers la fin de 2012 et au début de 2013, pourrait amener la Banque à baisser ses prévisions de croissance de deux pour cent pour cette année; cependant, cette prévision ne sera pas révisée avant l'établissement du prochain Rapport sur la politique monétaire, le 17 avril 2013.
Le taux d'inflation a été plus faible que prévu récemment et on s'attend à ce qu'il le demeure au cours des prochains mois, avant de remonter graduellement pour atteindre 2 % au cours de la « période de projection », probablement quelque temps en 2014.
Cela dit, la situation demeure inchangée, c'est-à-dire que la croissance économique devrait demeurer modeste mais positive, constante avec un bas taux d'inflation et de bas taux d'intérêt. Le taux de croissance de la dette des ménages, que la Banque a à maintes reprises signalé comme étant un risque important dans le contexte de ces bas taux d'intérêt, donne des signes d'amélioration au fur et à mesure que le marché résidentiel se stabilise à des niveaux plus soutenables.
Parallèlement, vu que les attentes à l'égard de l'inflation demeurent bien précises, la Banque n'aura aucune raison de hausser les taux d'intérêt de sitôt. En ce moment, il est peu probable que la première décision stratégique ait lieu avant 2014, et cela suppose que certains faits récents ne sont que des solutions temporaires; cela reste à voir.
En date du 6 mars 2013, le taux officiel de financement de cinq ans s'élevait à 5,24 %. Ce taux demeure inchangé depuis le début de juin 2012.
(ACI 03/06/2013)