La Banque du Canada maintient les taux d’intérêt et baisse ses prévisions sur la croissance économique
La Banque du Canada a maintenu son taux cible de financement à un jour à 1 % le 17 juillet 2012. Les coûts d'emprunt sont demeurés inchangés à ce niveau depuis septembre 2010.
Le texte qui accompagne l'annonce vient réitérer de nombreuses remarques qui se trouvaient déjà dans l'annonce du 5 juin. Cela comprend la formulation des résultats, qui laisse la porte ouverte à la possibilité de hausses des taux d’intérêt, mais qui, jointe à la réduction globale de la projection, repousse à une date ultérieure toute hausse des taux d'intérêt.
La Banque a annoncé que l'évolution de la situation en Europe indique une nouvelle contraction, tandis que la décélération de la croissance a été plus prononcée qu’escompté en Chine et dans les autres pays émergents. La Banque a également noté que l’économie américaine continue de croître à un rythme graduel, mais un peu plus lent.
Au Canada, la Banque s'attend à ce que des facteurs internes viennent freiner ces vents contraires extérieurs, et mener à une croissance économique modérée. Plus précisément, la Banque a affirmé que : « la consommation et les investissements des entreprises devraient être les principaux moteurs de la croissance, à la faveur de conditions financières très expansionnistes au Canada ».
Cela dit, leur rythme sera influencé par les effets des cours moins élevés des produits de base sur les revenus et la richesse au pays, ainsi que par le niveau record de l’endettement des ménages. La Banque a également ajouté que l’activité dans le secteur du logement, qui a atteint des niveaux inégalés, devrait ralentir.
En raison de tous ces facteurs, la Banque s'attend maintenant à ce que l'économie canadienne croisse à un rythme de 2,1 % en 2012 et de 2,3 % en 2013. Il s'agit donc d'un recul par rapport à la croissance de 2,4 % prévue cette année et l'an prochain. En revanche, la Banque prévoit maintenant une croissance de 2,5 % en 2014, soit une hausse par rapport à la croissance de 2,2 % annoncée dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) d'avril.
Les prévisions de la croissance s'étant légèrement affaiblies en 2012 et 2013, il faudra maintenant attendre au second semestre de 2013 avant que l’économie atteigne sa pleine capacité. C'est ce qu'on avait prévu antérieurement pour la première moitié de 2013.
L’inflation sous-jacente devrait rester aux environs de 2 % dans l’année à venir, mais l’IPC global devrait baisser considérablement en dessous de la cible en raison de la baisse récente des prix de l’essence et comme les cours à terme laissent entrevoir la persistance de prix du pétrole moins élevés.
En fin de compte, très peu a changé depuis l'annonce du 5 juin puisque : « dans la mesure où l’expansion économique se poursuit et l’offre excédentaire au sein de l’économie se résorbe graduellement, il se peut qu’une réduction modeste de la détente monétaire considérable actuellement en place au Canada devienne appropriée, de façon à atteindre la cible d’inflation de 2 % à moyen terme. Le moment et le degré de toute réduction seront évalués avec soin, en fonction de l’évolution économique à l’échelle nationale et internationale. »
Donc, bien que les révisions à la baisse à l'égard de la croissance économique et les perspectives affaiblies à l'échelle internationale signifient que les taux vont demeurer bas pendant un certain temps encore, la Banque a fait savoir qu'elle souhaiterait toujours hausser les taux d'intérêt, à condition que les tendances prévues à l'échelle internationale et nationale se confirment par la suite.
En date du 17 juillet 2012, le taux officiel de financement de cinq ans s'élevait à 5,24 %. Il s'agit d'un taux inchangé par rapport à l'annonce précédente de la Banque le 5 juin 2012.
La prochaine date d'établissement du taux cible du financement à un jour est le 5 septembre 2012.
(ACI 07/17/2012)