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La Banque du Canada maintient les taux d'intérêt

La Banque du Canada a annoncé le 23 octobre 2012 qu’elle maintient le taux directeur à 1 %, soit au même niveau depuis deux ans. Cela marque la plus longue période au cours de laquelle les taux sont demeurés inchangés depuis les années 1950.

L’annonce est venue faire écho à celles de septembre et de juillet, y compris le fait qu'en fin de compte la Banque songe toujours à augmenter les taux lors de sa prochaine intervention. Cependant, le ton de la Banque porte à croire que le moment et le degré d'une telle intervention se sont assouplis, en affirmant que certaines « réductions modestes » de la détente monétaire actuelle – y lire une légère hausse des taux d'intérêt – seront « sans doute » nécessaires « au fil du temps ».

Une grande partie des récentes informations de la Banque sur les facteurs qui influencent sa décision concernant l'évolution des taux d'intérêt (à la hausse, à la baisse, stable) reprenaient les messages contenus dans les annonces précédentes cette année. Cependant, un nouvel élément est apparu cette fois-ci lorsque la Banque a fait savoir qu'elle était inquiète de constater à quel point les taux d'intérêt bas encourageaient les ménages à contracter de plus en plus de dettes, et qu'elle tiendrait compte de « l'évolution des déséquilibres dans le secteur des ménages » en ce qui concerne le moment où elle augmentera les taux d'intérêt.

Quoique la Banque s'attend encore à ce que la perspective économique canadienne s'améliore, elle a réitéré un certain nombre de risques de perte externes qui pourraient l'obliger encore une fois à réviser ses prévisions à la baisse. Ces risques comprennent le fait que « l’Europe est en récession, et les indicateurs récents donnent à penser que la contraction se poursuit ». La Banque note également que la croissance a décéléré un peu plus vite que prévu en Chine et dans les autres grandes économies émergentes, mais ajoute qu’on observe des signes de stabilisation autour des taux d’expansion actuels. Elle a aussi réitéré que l'économie américaine croît à un « rythme graduel ».

Bien que cela soit conforme à l'inflation et à ce que les taux d'intérêt demeurent bas, la Banque a répété que les cours du pétrole et de nombreuses autres matières premières que le Canada exporte ont récemment augmenté. Cela signifie d'une part que les prix de l'essence ont empêché l'inflation des prix à la consommation de baisser davantage, mais également que les ménages ont moins d'argent à leur disposition pour les dépenses discrétionnaires, ce qui a pour effet de freiner la croissance économique et l'inflation.

En ce qui concerne la perspective économique, la Banque a affirmé que « la conjoncture financière mondiale s’est améliorée, sous l’effet des mesures de politique énergiques prises par des grandes banques centrales, mais le climat demeure fragile ».

La Banque continue d’anticiper que l’expansion de l'économie canadienne sera principalement alimentée par la hausse de la consommation et des investissements des entreprises l'an prochain, stimulée par le maintien des faibles taux d'intérêt. La Banque prévoit que l’économie progressera de 2,2 % en 2012, de 2,3 % en 2013 et de 2,4 % en 2014. Les récentes révisions apportées aux données des comptes nationaux rendent plus difficile la comparaison avec les prévisions annoncées précédemment, mais en fin de compte, la Banque s'attend à une croissance économique modeste au cours des prochaines années, avec des perspectives limitées quant à son accélération.

La dette des ménages continue d'augmenter, bien qu’à pas de tortue. La Banque prévoit que « le fardeau de la dette des ménages devrait continuer d’augmenter avant de se stabiliser d’ici la fin de la période de projection » (2014), alors que l'on « s’attend à ce que l’activité dans le secteur du logement, qui a grimpé à des niveaux historiquement élevés, connaisse un déclin ».

La Banque reconnaît également que l'inflation s'est avérée inférieure à ce qu'elle avait anticipé, ce qui porte à croire que les taux d'intérêt vont augmenter plus tard que ce que les marchés financiers avaient prévu. La Banque précise que « l’inflation mesurée par l’indice de référence a été inférieure aux prévisions ces derniers mois, ce qui tient aux prix un peu plus bas de toute une gamme de biens et services », et qu'elle « devrait remonter graduellement au cours des prochains trimestres et atteindre 2 % d’ici le milieu de 2013 ».

De plus, la Banque ajoute que l’inflation mesurée par l’IPC global, qui a glissé « sensiblement » en deçà de la cible de 2 %, comme prévu, devrait retourner à la cible d’ici la fin de 2013, soit un peu plus tard qu’escompté précédemment ».

Tout compte fait, on s'attend à ce que la croissance économique demeure modeste, mais positive, et qu'elle soit conforme au maintien des taux d'inflation et d'intérêt bas. La Banque du Canada a précisé que son souhait le plus cher est toujours d'avoir l'occasion d’augmenter les taux d’intérêt à un moment donné, mais qu'elle a été forcée d'assouplir sa position en raison de la perspective économique déjà affaiblie.

Au moment de l'annonce de la Banque le 23 octobre 2012, le taux officiel de financement de cinq ans s'élevait à 5,24 %. Il s'agit d'un taux inchangé depuis le début de juin 2012.

La Banque fera sa prochaine annonce du taux directeur le 4 décembre 2012.

(ACI 10/23/2012)

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