Épisode 10/Juin 2022
Patrick Pichette : Le rôle de REALTOR.ca sur le marché immobilier d’aujourd’hui
Au milieu des années 90, l’Internet a marqué le début d’une nouvelle ère dans la manière dont les consommateurs achètent et vendent des propriétés immobilières. Aujourd’hui, une plateforme d’inscriptions immobilières est devenue sans contredit la plus populaire au Canada.
Comment en sommes-nous arrivés ici, et où nous dirigeons-nous?
Dans l’épisode 10 d’EN DIRECT, nous accueillons Patrick Pichette, vice-président de REALTOR.ca. Nous discuterons de l’évolution des sites d’inscriptions, et comment REALTOR.ca est devenu la plateforme immobilière la plus populaire au pays, et non seulement pour les inscriptions.
Nous aborderons aussi l’évolution du marché immobilier canadien, les innovations en vue, et comment REALTOR.ca continuera de s’améliorer de façon à mieux servir les courtiers et agents immobiliers, et leurs clients.
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Transcription de l'épisode
Esther Bégin : Bonjour à toutes et à tous. Mon nom est Esther Bégin. Je vous souhaite la bienvenue à cette édition de la balado EN DIRECT qui porte sur la plateforme immobilière REALTOR.ca, une plateforme qui est conçue et exploitée par l'ACI.
Notre invité aujourd'hui est Patrick Pichette, qui est vice-président de REALTOR.ca. Dans cet épisode d'EN DIRECT, on va donc discuter de l'évolution des sites d'inscription. On va examiner l'évolution du marché immobilier canadien, les innovations qui s'en viennent et comment REALTOR.ca va continuer d'évoluer dans ces services aux courtiers et aux agents immobiliers et bien sûr, pour leurs clients. Alors, sans plus tarder, je vous présente Patrick Pichette. Bonjour Patrick.
Patrick Pichette : Bonjour Esther. C'est un grand plaisir.
Esther : Merci d'être avec nous. C'est un grand plaisir de vous avoir également. En guise d'introduction, je vous demanderais d'abord de nous aider à mieux vous connaître. Parlez-nous un peu de vous, de ce que vous faites, de votre travail et surtout de votre rôle à l'ACI.
Patrick : Vice-président de REALTOR.ca. Je suis avec l'ACI depuis une dizaine d'années et en gros mon équipe est responsable de la gestion de tous les produits technologiques qui sont offerts par l'association, notamment REALTOR.ca. Le site web, ses applications mobiles et toute l'infrastructure qui est derrière la plateforme.
Esther : On comprend que vous et votre équipe, vous êtes toujours à l'affût des grandes tendances en matière de technologies.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, pour clarifier un peu les choses, parce que quand on pense plateforme immobilière, on pense souvent au système MLS, qui existe évidemment depuis très longtemps. Je vous demanderai quelle est la grande différence ou les différences entre les systèmes MLS et REALTOR.ca ?
Patrick : Certainement, c'est une question qu'on reçoit souvent de la part de nos membres aussi. Un système MLS, c'est un système de vente collaboratif entre courtiers qui est offert par les associations locales à travers le Canada. Par exemple, ici, à Ottawa, la chambre immobilière locale gère un système MLS pour ses membres, même chose à Vancouver, même chose à Toronto. Dans certains cas, comme en Nouvelle-Écosse et au Québec, ce sont des systèmes provincial au lieu de local et ces systèmes contiennent toutes sortes de données et des outils qui aident les courtiers à servir leurs clients.
De l'autre côté de la médaille, REALTOR.ca n'est pas un système MLS. C'est un portail national qui permet aux consommateurs de voir toutes les inscriptions qui sont hébergées dans les différents systèmes MLS à travers le Canada.
Toutes les inscriptions sont représentées par des courtiers, que ça soit résidentiel, commercial et même des locations, en notant qu'elles soient partagées entre courtiers dans un système MLS local, elles vont apparaître sur REALTOR.ca. Pour les inscriptions québécoises, elles vont également apparaître sur le site Centris.ca. Centris, c'est une entreprise qui appartient à l'Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec. En résumé, REALTOR.ca donne au public une vitrine, un point d'accès pour voir toutes les inscriptions qui sont présentement disponibles à travers le Canada.
Esther : Parlons un peu de la genèse de REALTOR.ca. Comment la plateforme a vu le jour ? Racontez-nous un peu plus la petite histoire de REALTOR.ca.
Patrick : Oui, c'est une question que j'aime beaucoup. Avant le lancement de REALTOR.ca en 1995, il n'existait pas de source unique, une source centrale pour tout voir les inscriptions. Il fallait faire le tour des différents sites d'agences pour avoir une idée de ce qui était disponible et on parle des années 90, plusieurs agences n'avaient pas un site. Sinon, on devait se rendre physiquement à un bureau d'agence ou au centre d'achat pour voir les pages qui étaient collées sur les fenêtres ou on ramassait les revues laissées sur place.
On pouvait également se promener en voiture dans les quartiers qui nous intéressait puis on prenait note des maisons qui étaient à vendre. Heureusement, dès les années 90, le leadership de nos associations, l'ACI et les associations locales ont pris la très bonne décision de lancer un site national où le consommateur pourrait tout voir. Peu importe les courtiers qui représentaient les inscriptions et peu importe les bannières qui faisaient la promotion, il existe heureusement une source centrale. Esther, je vais être honnête avec vous, le site en 95 n'était pas super. Il y avait très peu d'informations, on était chanceux si une inscription incluait une photo. Souvent, l'adresse n'était pas divulguée, alors il fallait quand même appeler le courtier pour avoir plus d'informations.
Ça se passait comme ça dans le temps, mais il fallait commencer quelque part et heureusement, l'arrivée de REALTOR.ca a augmenté l'accessibilité à l'information de plus en plus au cours des dernières 25 années.
Esther : Visiblement, la façon dont les consommateurs parcouraient les inscriptions ont beaucoup, beaucoup évolué depuis 1995, depuis le lancement de la plateforme REALTOR.ca.
Maintenant que cette plateforme, justement, est bien implantée, comment elle diffère des autres sites immobiliers au pays ? Parce que évidemment, il y a d'autres sites au pays, c'est quoi la grande différence ?
Patrick : Oui, il y en a eu plusieurs, plusieurs, plusieurs. Premièrement, REALTOR.ca, c'est plus qu'un site. Il existe aussi des applications mobiles. Qu'on soit devant un ordi ou qu'on soit dans le salon avec une tablette, ou peut-être qu'on se promène dans le quartier, puis on voit une maison à vendre qui nous intéresse, on sort notre téléphone. Peu importe l'outil, on peut avoir accès rapidement à l'information. Mais j'ajouterai deux autres points importants qui diffèrent de REALTOR.ca. La première différence, j'en ai déjà parlé, c'est le fait que c'est la source centrale pour tout voir les inscriptions à l'échelle du Canada.
Mais le deuxième point, selon moi, c'est le point le plus important qui nous diffère, REALTOR.ca appartient aux membres. Le public peut faire confiance que l'information est valide, l'information est courante et parce que le site est géré par l'ACI, une association qui est à but non lucratif. On ne retrouve pas plein de publicités, puis des bannières, ça donne une expérience d'utilisation qui est agréable.
Esther : Corrigez-moi si je fais erreur, Patrick. Le fait que la plateforme ça appartient au monde, c'est unique au monde ?
Patrick : Exact. On peut faire le tour de la planète, même aux États-Unis. REALTOR.ca et Centris aussi, comme j'ai dit, qui appartient à l'association professionnelle au Québec. C'est deux plateformes qui sont uniques, deux plateformes qui dominent le marché, mais qui appartiennent aux membres. La priorité de ces plateformes, ce n'est pas de générer des profits avec la vente de publicités, c'est vraiment de servir le marché et d'être présent pour aider les membres avec le processus de transition.
Esther : Cela étant dit, il existe bien évidemment plusieurs plateformes immobilières à travers le monde. On pense à zillow.com aux États-Unis. Il y a évidemment REALTOR.com. Comment REALTOR.ca se compare aux autres plateformes immobilières à travers le monde?
Patrick : Le système au Canada est beaucoup différent par rapport à d'autres marchés à travers le monde. Je suis allée aux États-Unis, juste au sud. Au Canada, on est chanceux. La grande majorité de tous ceux qui obtiennent une licence pour devenir courtier vont se joindre à une association locale. Ça va leur permettre de partager leur inscription dans un système MLS et ils deviennent aussi automatiquement membres de l'ACI, ce qui leur donne accès au REALTOR.ca.
Au Canada, on a un beau système de collaboration et tout le monde y participe. Mais si on se compare aux États-Unis, par exemple, seulement la moitié de tous ceux qui obtiennent une licence, puis il y en a plusieurs... Il y a presque trois millions de licences aux États-Unis pour vendre l'immobilier, seulement, à peu près 50 % vont se joindre à une association locale, vont participer dans un système MLS. En plus, aux États-Unis, il y a plus de 600 associations et de différents systèmes MLS. Il y a plusieurs portails pour les consommateurs.
C'est un système qui est beaucoup plus fragmenté et c'est difficile d'avoir toutes les inscriptions pour un seul site. Aussi, ce qui est intéressant, et vous l'avez mentionné aux États-Unis, le site REALTOR.com — ici on a REALTOR.ca, aux États-Unis REALTOR.com — mais ça surprend beaucoup les gens quand on mentionne que REALTOR.com n'appartient pas à l'Association nationale aux États-Unis. C'est un site qui appartient à News Corp, une grande entreprise qui est propriétaire de plusieurs publications comme le New York Post, le Wall Street Journal. Les courtiers aux États-Unis doivent payer souvent des milliers de dollars pour pouvoir utiliser la plateforme REALTOR.com alors qu'ici au Canada, ça fait partie du coût du membership de se joindre à l'association.
Esther : C'est une des raisons pour lesquelles le modèle est particulièrement utile pour les membres de l'ACI, parce qu'ils bénéficient d'une marque qui est puissante et ne paient pas pour un surplus pour les clients potentiels, c'est bien ça?
Patrick : Exact et quand on rencontre nos collègues aux États-Unis, c'est une histoire qui partage souvent avec nous, qui ont fait une erreur il y a 12, 15 ans, quand ils ont vendu la plateforme REALTOR.com. Je pense qu'ils ne savaient pas à ce moment-là ce qu'il y avait et heureusement, ici au Canada, on a gardé REALTOR.ca et c'est toujours géré par l'association pour ses membres.
Esther : Dites-moi, Patrick, en quoi le modèle de REALTOR.ca est particulièrement utile pour les membres de l'ACI?
Patrick : Tout d'abord, le site s'appelle REALTOR.ca, ce qui est une marque qui est puissante qui au Canada, surtout à l'extérieur du Québec. Le fait qu'aucun des consommateurs y font confiance, ça nous aide beaucoup à communiquer la valeur de travailler avec un courtier. Aussi, REALTOR.ca à 50 % de parts de marché à l'échelle nationale. Ce qui veut dire que 50 % des gens qui font de la recherche dans le secteur de l'immobilier on REALTOR.ca comme destination. C'est de loin le site le plus populaire.
Aussi, selon l'Autorité canadienne pour les enregistrements Internet, c'est l'agence qui donne les adresses .ca, selon eux, REALTOR.ca est le sixième site .ca le plus populaire, pas juste en immobilier, mais dans toutes les catégories. Le site est devant des compagnies comme WalMart.ca et cbc.ca par exemple. C'est une excellente nouvelle pour nos membres le fait qu'ils soient propriétaires d'une marque qui est aussi puissante.
Un autre bénéfice clé pour nos membres, ce sont les références. En 2021, on a envoyé plus de six millions de références des clients potentiels directement à nos membres, par l'entremise du site REALTOR.ca et ses applications mobiles. Comme on l'a mentionné auparavant, ça fait partie de leurs frais de membership. On le fait sans coût additionnel alors que d'autres plateformes, ici au Canada et à travers le monde, les courtiers vont payer beaucoup d'argent pour avoir ces places.
Esther : Donc les clients ne paient pas de surplus pour bénéficier finalement des avantages de la plateforme. Patrick, parlons un peu de concurrence parce qu'on sait que c'est féroce sur le marché canadien comme ailleurs dans le monde. Ça veut dire quoi pour REALTOR.ca et pour l'industrie dans son ensemble, l'industrie de l'immobilier dans son ensemble?
Patrick : C'est une très bonne question, Esther. Dans n'importe quelle industrie, la concurrence c'est toujours bon pour les consommateurs. Il y a beaucoup de compétition dans notre industrie et puis pas juste au Canada, mais à travers le monde. Les investisseurs sont tombés en amour avec l'immobilier. Je vais vous donner un exemple. En 2021, 32 milliards a été investi dans des entreprises qu'on appelle PropTech, c'est des entreprises de technologie dans le domaine de l'immobilier.
Esther : 32 milliards, évidemment, c'est énorme.
Patrick : 32 milliards et ça fait quatre ans que ça grimpe. C'est passé de 5, 10 milliards à 32 milliards. C'est des grosses sommes et à notre connaissance, juste au Canada, il y a à peu près 300 compagnies PropTech et aux États-Unis, il y en a plus de 5000. Premièrement, c'est une bonne nouvelle pour l'industrie et pour nos membres, le fait qu'il y ait autant d'investissements, autant d'innovations, C'est des nouveaux outils qui vont aider les courtiers à mieux servir leurs clients. Mais ça veut aussi dire qu'il y a de plus en plus de compétition REALTOR.ca. On voit des portails avec beaucoup de financement qui arrivent au Canada. Mais d'un autre côté, la compétition nous force, nous aussi, à innover et à mieux servir nos utilisateurs.
Esther : C'est comme dans tout, finalement, la compétition nous force à être meilleurs. Nos poches nous condamnent à être meilleurs, c'est quand même assez positif en bout de ligne. Patrick, j'ai dit d'entrée de jeu, vous êtes toujours à l'affût des grandes tendances en matière de technologie, vous et votre équipe. Alors j'aimerais qu'on bénéficie un petit peu de vos lumières, je dirai de votre boule de cristal pour parler un peu d'avenir. Qu'est-ce qui nous attend à court, mais aussi à long terme pour ce qui est des transactions immobilières au Canada? Ça va être quoi les outils, les technologies ou les innovations qu'on va pouvoir utiliser à l'avenir pour améliorer encore plus l'expérience d'achat, l'expérience de vente et l'expérience d'inscription de propriété également?
Patrick : Pour le court terme, ce qui est vraiment intéressant, c'est que pendant la pandémie de la Covid-19, on a vu l'adoption rapide de plusieurs technologies. Par exemple, les signatures électroniques sur les contrats. Aussi, on a vu l'utilisation de plateformes comme Zoom et Facebook Live pour faire la diffusion EN DIRECT de visites. Au début de la pandémie, les visites libres avaient été mises sur pause par le gouvernement. On ne pouvait pas simplement prendre rendez-vous et aller marcher, rentrer dans des maisons. Au début de la pandémie, REALTOR.ca, en quelques semaines, est passé de zéro à plusieurs milliers de visites libres qui étaient diffusées sur web.
Aussi, ce qui est intéressant avant la pandémie, seulement 15 % des inscriptions sur REALTOR.ca incluait une vidéo ou une visite trois dimensions. Aujourd'hui, nous sommes à plus de 30 %, ça a doublé.
Pendant la période de la Covid, on a vraiment accéléré l'adoption de technologies, je dirais qu'on a sauté cinq ans dans le futur. La réalité virtuelle est une technologie qu'on regarde de près. C'est une technologie qui est encore jeune. Mais même avec ce qui est possible aujourd'hui, la façon qu'on peut virtuellement marcher à l'intérieur d'une propriété, c'est assez incroyable. Sans doute, la réalité virtuelle va avoir un impact sur l'industrie. On va pouvoir visiter des propriétés sans quitter notre salon, faire un tri et par la suite aller visiter en présentiel les deux ou trois qui nous intéressent vraiment.
Dans le court terme, les consommateurs s'attendent à un service qui est de plus en plus digital. C'est important comme courtier de s'adapter, de s'assurer d'intégrer des nouveaux outils dans la transaction immobilière.
Pour le long terme, l'image n'est pas aussi claire. Si vous parlez de à quoi on peut s'attendre dans 5 à 10 ans, on peut regarder du côté de technologies qui sont très jeunes. Par exemple, le métavers, des mondes virtuels, ou qu'on peut se créer un avatar, une représentation numérique de soi-même, ou qu'on peut à marcher et vivre dans un monde virtuel. Et aussi, on voit que l'immobilier commence à se faire vendre dans le métavers pour des sommes énormes. Aussi, il y a plusieurs exemples maintenant ou que des propriétés ont été achetées, des vrais. Je ne parle pas du métavers, je parle des vraies propriétés qui ont été achetées avec de la crypto monnaie.
Alors oui, ce sont des technologies qui sont très jeunes, c'est très spéculatif. Je ne vous recommande pas de commencer à investir de grosses sommes et de prendre des risques. Mais il faut quand même garder un coup d'œil. Il faut rester curieux. La façon qu'on utilise aujourd'hui ces nouvelles technologies, comme les chain de Block par exemple, peuvent sembler farfelues, mais les applications vont évoluer. Nous sommes au tout début, puis j'aime beaucoup tracer une ligne avec le début des années 90, c'était le début de l'Internet, c'était tout jeune. Plusieurs avaient leurs doutes sur l'utilité de l'Internet. On s'est fait dire que c'était pour des criminels, c'était pour des fraudeurs, l'Internet n'était qu'une mode qui allait passer. Je pense qu'on va revivre un peu de la même chose.
Esther : C'est ça, parce qu'on regarde les années 90, on a le sentiment qu'on était vraiment dans une autre époque et qu'on est tellement ailleurs aujourd'hui. On vient de parler de l'évolution... REALTOR.ca est certainement aussi appelé à évoluer. Comment vous envisagez, Patrick, l'évolution de la plateforme, de façon à ajouter encore plus de valeur pour les consommateurs?
Patrick : Tout à fait, l'évolution doit continuer comme on l'a fait depuis 25 ans. On est passé d'un site en 95 où les inscriptions avec pas de photos, pas d'adresse et maintenant on a un portail qui reçoit plus d'un million de visites par jour. La plateforme doit continuer à évoluer et la prochaine phase de l'évolution est de passer d'une plateforme de consultation, une plateforme où qu'on va simplement voir ce qui est à vendre, à une plateforme de recherche. Qu'est-ce ce que ça veut dire? Je vais vous donner un exemple.
Esther : Qu'est-ce que ça veut dire?
Patrick : Tout ce qui est à vendre est disponible sur REALTOR.ca, ce qui est bien. Mais une fois vendu, l'information disparaît. Un jour, on regarde une maison à vendre sur la rue principale, à Gatineau, et le lendemain, l'inscription n'est plus sur le site. Le consommateur ne sait pas pourquoi et c'est un problème pour eux. C'est un manque de transparence et ça fait mal à la confiance que les consommateurs, on vers le processus immobilier.
Les consommateurs veulent savoir si la maison a été vendue et si oui, pour quel prix. Ils veulent pouvoir faire des comparaisons. Ils veulent plus d'informations sur le quartier, les environs et ils s'attendent à trouver toutes ces données sur un portail comme REALTOR.ca, car ils sont tout à fait à l'aise à faire leurs propres recherches.
C'est une évolution qui doit arriver. On a parlé de compétition, on voit de plus en plus de portails qui arrivent dans le marché, qui donnent beaucoup de transparence quand ça vient de l'information. Ce genre d'évolution est aussi, selon nous, une bonne nouvelle pour nos membres. Parce que la vraie valeur que les courtiers apportent à leurs clients n'est pas de répondre à des questions simples comme quelles sont les taxes ou quel est l'historique de vente de cette propriété ? Mais c'est plutôt d'être un conseiller, aider les clients à naviguer le processus de vente ou celui d'achat, les négociations, les contrats, les aider à prendre une bonne décision personnelle et financière. C'est ça la vraie valeur d'un courtier.
Esther : REALTOR.ca est appelé à offrir encore plus d'informations finalement pour les consommateurs. Le temps file, Patrick. J'aimerais qu'on continue finalement de se projeter dans l'avenir. Je vous demanderai quelles sont les prévisions immobilières populaires qui, selon vous, ne vont pas se réaliser au cours des prochaines années, comme par exemple un perturbateur ou la façon dont on va acheter et vendre les propriétés? Qu'est-ce que, selon vous, ne se réalisera pas, qu'on pense qui va arriver, mais qui n'arrivera pas?
Patrick : Je me contredis un peu, mais je vais dire que le courtier ne sera pas remplacé. Son rôle va continuer d'évoluer, mais il ou elle va toujours demeurer essentiel à la transaction. La technologie va remplacer plusieurs des tâches administratives. Par exemple, faire de la recherche, partager de l'information avec les clients, la gestion des contrats et de la paperasse. Les courtiers vont devoir être prêts à intégrer ces outils. Mais il va toujours avoir le côté humain de la transaction. Acheter ou vendre une maison reste un événement qui est rempli d'émotions et c'est aussi une immense décision financière. Il va toujours y avoir un rôle essentiel pour le courtier.
Esther : C'est intéressant ce que vous nous dites, parce que malgré toute l'évolution des nouvelles technologies, tout ce qui s'en vient, l'expérience humaine d'acheter une maison va toujours rester. C'est vrai parce que ce que vous nous dites, c'est qu'une transaction immobilière, ça implique beaucoup d'émotions, donc les transactions entre individus, entre êtres humains vont toujours rester à la lumière de ce que vous dites.
Patrick : Exactement.
Esther : On va terminer, Patrick, par une note pratique. Si vous aviez un conseil, vous, à donner à nos auditeurs et auditrices pour les aider à rester performants, alors que le marché, on vient d'en parler, continue d'évoluer et vraiment de façon quand même assez rapide, ce serait quoi votre conseil à vous?
Patrick : Si vous voulez rester au courant des nouvelles tendances ou vous voulez rester au courant de la technologie, il n'y a pas de raccourci. Prenez un peu de temps, prenez 5 à 10 minutes chaque jour. Je sais que c'est facile à dire, mais ça peut vous donner un avantage. Ouvrez Google et posez vos questions. Soyez curieux, passez un peu de temps à vous informer et ça ne sera pas long. Vous allez avoir une longueur d'avance sur les autres.
Esther : Cinq à dix minutes finalement par jour, ce n'est pas énorme et si ça prend ça pour rester à l'affut-
Patrick : Ça s'accumule rapidement.
Esther : C'est ça exactement. Ce que vous nous dites, c'est l'importance de rester à l'affut des nouvelles tendances, des informations, de l'actualité du marché, vraiment rester connecté finalement.
Patrick : Tout à fait.
Esther : Merci beaucoup Patrick de vos lumières, ça a été éclairant de vous parler. Je vous souhaite une bonne fin de journée et je vous remercie beaucoup.
Patrick : Oui, merci à vous Esther.
Esther : Ce qu'on retient notre conversation avec Patrick Pichette, c'est que REALTOR.ca est une marque qui appartient aux courtiers et aux agents immobiliers. Elle sert de pont ou d'accès aux données des systèmes MLS. On a parlé de l'évolution aussi des sites d'inscription immobilière au Canada et aussi de l'évolution du paysage immobilier au Canada et ce qui s'en vient au cours des prochaines années.
Voilà, je tiens à vous remercier les auditeurs et les auditrices d'avoir été avec nous. Je vous invite aussi à partager le balado avec votre entourage et votre réseau. Je vous rappelle aussi que c'est toujours possible de vous abonner à EN DIRECT, que les saisons un et deux sont toujours disponibles et que vous pouvez les écouter en tout temps en rattrapage.
Voilà, Esther Bégin qui vous remercie de votre attention. Je vous dis portez-vous bien et à bientôt. Au revoir.