Épisode 12/Décembre 2022
Mathieu Roy : L’immobilier « intelligent »
La technologie a pratiquement révolutionné tous les secteurs d’activité, en changeant la façon dont nous faisons des affaires et en simplifiant l’expérience du consommateur – l’immobilier ne fait pas exception.
Dans l’épisode 12 d’EN DIRECT, nous accueillons Mathieu Roy, personnalité de la télévision, animateur à la radio et passionné de technologie, pour examiner la relation entre l’immobilier et la technologie, et comment trouver le juste équilibre entre la technologie et la dimension humaine de l’immobilier.
De la domotique à l’amélioration du processus de vente, découvrez comment la technologie change la manière dont nous construisons, achetons, vendons et vivons dans nos maisons.
Écoutez sur votre application de podcast préférée
Transcription de l'épisode
Esther Bégin : Bonjour tout le monde. Je suis Esther Bégin. Je vous souhaite la bienvenue à cet épisode d’EN DIRECT. La technologie a pratiquement révolutionné tous les secteurs d'activité en changeant la façon dont on fait des affaires et en simplifiant l'expérience du consommateur. Et l'immobilier ne fait pas exception. Dans l'épisode douze, d’EN DIRECT, on accueille Mathieu Roy qui est une personnalité de la télévision, animateur à la radio, passionné de technologie pour examiner la relation entre l'immobilier et la technologie de la domotique à l'amélioration du processus de vente. On va découvrir comment la technologie change, la manière dont on construit, on achète, on vend, mais aussi la façon dont on vit dans nos maisons. Alors bonjour Mathieu.
Mathieu Roy : Bonjour, bonjour.
Esther : Je te souhaite la bienvenue EN DIRECT.
Mathieu : Merci, c'est gentil, ça me fait plaisir d'être là. C'est un sujet fort intéressant parce qu'effectivement la technologie est maintenant rendue partout.
Esther : Mathieu et nous d'abord un peu à te connaître. Parle nous un peu de toi et plus particulièrement. Ça vient d'où ton intérêt pour la technologie?
Mathieu : Je pense comme plusieurs personnes, la technologie est arrivée chez moi, peut être par le biais du jeu vidéo. Quand c'est débarqué ça avec Super Mario Bros. C'était une espèce de révolution. C'était pour moi une forme de divertissement qui s'apparentait à, je sais pas, une série télé à un film au cinéma, mais une aventure dans laquelle j'avais un contrôle. Donc y avait quelque chose là, de vraiment intéressant. Et j'ai toujours eu une grande curiosité pour a priori les jeux vidéo, comment on les créait et comment on arrivait à un produit fini. Donc ce processus-là m'a toujours beaucoup intéressé. Et par la suite, il y a eu une espèce de démocratisation de l'ordinateur de bureau qui devenait plus seulement pour exécuter des tâches, mais pour se divertir. Je me rappelle encore d'internet qui a débarqué chez nous avec un modem téléphonique, quatorze skates qu'on branchait péniblement à cette espèce de grand réseau qui nous donnait accès à à peu près tout. Et puis après ça, bien là, c'est le grand d'éboulement de tous les magasins d'électronique dans lesquels j'ai toujours été plus à l'aise là que dans un magasin grande surface de quincaillerie.
Esther : Aujourd'hui, es une personnalité de la télévision, un animateur radio bon et très connu. Et tout le monde sait que t'es un passionné de technologie. Explique-nous de quelle façon, justement, la technologie a marqué ton cheminement de carrière?
Mathieu : Oui, ça c'était d'abord et avant tout une passion. C'était quelque chose qui vraiment là, je voyais en la technologie, non pas des espèces de gadgets ou des gugusses du futur. J'ai toujours eu horreur de ces mots-là. J'ai tout le temps vu la technologie comme étant une proposition de solutions technologiques, donc j'ai tout le temps vu ça. Pas avec cynisme, bien entendu. Il y a des côtés plus sombres à la technologie, mais il y a des côtés tellement lumineux puis intéressants. La technologie, je savais que, et je l'ai constaté quand j'ai commencé à faire des chroniques techno, des chroniques d'actualité liées à la techno, tantôt à la télé, tantôt à la radio, je me suis rendu compte à quel point il y avait un grand besoin de vulgarisation technologique parce que pour une des premières fois de l'histoire, il y a eu une espèce d'apprentissage inverse. Habituellement, c'est la génération plus vieille qui en apprend à la génération plus jeune. Mais moi, je suis arrivé dans une espèce d'ère où les enfants expliquaient comment fonctionnait Internet à leurs parents. Mais l'apprentissage, habituellement, c'était pas dans ce sens-là. Donc je comprenais quand j'ai vu arriver tous les grands bouleversements technologiques qui se passait quelque chose de spécial dans notre histoire avec un grand H.
Esther : Évidemment, ton travail et ta passion pour les technologies fait en sorte que tu restes toujours à l'affût des dernières tendances à ce qui s'en vient au niveau des technologies. Qu'est-ce que tu en retire personnellement? D'être toujours à jour comme ça, à l'affût des nouvelles tendances?
Mathieu : Bien, il y a quelque chose de très satisfaisant parce que j'ai soif de ces nouvelles technologies là. Je suis curieux de voir où on s'en va. Et puis j'aime sincèrement être capable d'éclairer les gens qui ont des questions. Je me tiens à jour de différentes façons. Bien sûr, il y a toutes sortes de sites que les gens connaissent peut-être un peu moins, mais qui sont littéralement des équivalents de la BBC ou de CNN, mais de la techno. Et il y a une grande foire commerciale à chaque année qui se tient au début du mois de janvier à Las Vegas. Ça s'appelle le Consumer Electronics Show, ça a plus de 60 ans d'histoire. C'est là qu'on proposait les premiers enregistreurs – vidéo, les télés à écran plat. On a présenté la Xbox là-bas. Mais bref, c'est une immense foire commerciale où se rencontrent des fabricants, mais aussi des fournisseurs et des distributeurs pour savoir de quoi aura l'air la prochaine année, les prochains mois mais aussi les prochaines années, On présente à Las Vegas, au Consumer Electronic Show, une vingtaine de milles de nouveaux produits à chaque année. C'est absolument fascinant et bienheureux celui qui pense être capable de tout couvrir en une seule. En une seule édition. Mais on a nos espadrilles, on se promène à travers des milliers et des milliers de pieds carrés, on fait des découvertes et c'est une façon pour moi, c'est comme une espèce de de mise à niveau annuelle. C'est mon Super Bowl, Mon Noël, c'est le salon de la mariée, de la technologie.
Esther : Donc on comprend que ça t'apporte énormément à chaque année. Tu as hâte d'aller faire ton petit pélerinage du côté de Las Vegas pour être à l'affût des dernières technologies.
Mathieu : C'est aussi une excellente façon de réseauter aussi, de rencontrer non pas des relationnistes qui te parlent d'un produit, d'une compagnie qui ont fait affaire avec eux, mais directement avec quelqu'un qui a dessiné le haut-parleur connecté qui est devant toi. Tu serres la main à quelqu'un qui était sur le processus décisionnel, sur pourquoi on a choisi telle ou telle couleur à appliquer sur tel ou tel téléviseur. Donc c'est vraiment le fun de rencontrer les gens qui œuvrent directement sur ces produits.
Esther : Le message est très certainement passionnant. Mathieu On va discuter d'abord de la technologie dans le processus de construction d'une maison. Quelles sont les tendances que tu observes actuellement?
Mathieu : Évidemment, on remplacera jamais un bon vieux marteau, quoique il y a maintenant, on peut clouer de manière beaucoup plus efficace et rapide avec certains outils. Mais moi ce que je remarque, c'est qu'il y a beaucoup de logiciels et d'applications afin de pouvoir soi-même créer des plans. Il y a une espèce de démocratisation de certaines technologies même, je dirais, une certaine démocratisation de certaines tâches liées à certains corps de métier. Et c'est quand même assez intéressant de réaliser qu'on est capable de faire quelque chose qui n'est probablement pas parfait aux yeux d'un architecte, mais qui est quand même assez intéressant. Et quand je dis qui est probablement pas parfait, c'est que là j'ai l'impression que des fois on va arriver avec une application, être capable de faire des plans, on va faire une pièce, un étage, peut être tantôt essayer de s'attaquer à une maison au complet, mais j'ai l'impression que c'est un peu le même problème que rencontrent les médecins aujourd'hui. C'est à dire que les gens font leur recherche de leur maladie, qu'ils pensent avoir sur Google et là ils arrivent avec leur propre diagnostic aux médecins. Donc j'ai l'impression qu'on va avoir une espèce de contrepoids où des gens vont arriver avec leur plan qu'ils ont eux-mêmes fait et qui sont loin d'être parfaits, de respecter les normes des différentes provinces ou pays à leurs architectes vont présenter ça, on va dire. Ouais, il y a peut-être quelques failles. Je pense que d'un point de vue logiciel, il y a vraiment eu une espèce de démocratisation de la création de la maison. Et là c'est évidemment c'est de l'audio, mais je mets création entre de très larges guillemets, là. Mais si on ne va plus au niveau matériel, moi ce qui me fascine en ce moment et ce sur quoi j’obsède à chaque fois que je vois des nouvelles liées à ça, c'est l'impression 3D.
Esther : Tantôt c'était pour faire bon, un porte clé, une petite figurine. Mais aujourd'hui, ce qui est vraiment intéressant de constater, c'est qu'avec l'impression 3D, on est capable d'imprimer littéralement de petites maisons, la structure d'un cabanon, la structure d'une mini maison. Comment ça fonctionne? C'est qu'on va simplement placer les armatures comme ça autour de l'endroit où on veut installer ou imprimer entre guillemets la maison. Et ça va être un peu comme un tube de pâte à dents. Imaginez un tube de pâte à dents géant mais rempli de ciment. Et là, étage par étage, on va être capable d'imprimer la maison avec les murs. Là, on les aura décidé de les mettre avec les cloisons et les choses comme ça. Donc vraiment, on sauve du temps, on sauve de l'argent et il y a même des missions spatiales qui commencent à envisager envoyer de l'équipement sur Mars, peut-être un jour pour pouvoir imprimer les propres maisons. Mais déjà on voit dans des pays en voie de développement des façons super efficace et rapide de pouvoir imprimer des maisons. Est-ce que c'est adapté à notre climat québécois? Pas pour l'instant, mais donnons-nous un peu de temps. Je suis convaincu qu'on va arriver avec des solutions franchement intéressantes. Mais moi, ça, d'un point de vue de construction de maison, évidemment, ça a très certainement plein de failles. Mais j'aime l'idée de voir comme ça cette espèce de de tubes comme ça qui applique bien couche par couche du ciment, ça se fige et on a quelque chose qui ressemble à une mini maison.
Esther : Parlons maintenant de ce qui concerne la façon dont les gens vivent dans leurs maisons, comment la technologie et l'automatisation contribuent à une meilleure qualité de vie.
Mathieu : Oh mon Dieu! Mais ça, ça a été un immense, une immense explosion. C'est vraiment un marché qui a explosé dans les dernières années. On parle notamment de la domotique, La façon dont l'automatisation est débarquée dans les maisons, ça s'est faite à vitesse grand V, que ce soit des interrupteurs de lumière connectés, que ce soit un thermostat connecté. Il y a rien en ce moment. Un frigo, un four, tout peut être connecté. Et quand je dis connectés, c'est à dire qu'ils vont aller se lier à une espèce de quartier général, une espèce d'intelligence centrale. Encore une fois j'utilise les guillemets même si on est à l'audio. Mais ce que je veux dire, c'est que vous pouvez avoir tantôt un assistant Google la. Assistant Siri ou encore Alexa, et vous faites simplement demander à tel ou tel assistant d'allumer les lumières, de les baisser à 50 %, de préchauffer le four à 350. Et tout ça, c'est toujours au profit du propriétaire, de l'habitant de la maison. Mais faut tout le temps se demander trois choses est ce que ces nouveaux produits là bien rendre ma vie ou ma maison plus sécuritaire? Est ce qu'il y a des économies d'argent à faire potentiellement? Et est-ce que ça me facilite la vie? Et quand on répond oui à deux des trois critères, j'ai l'impression que c'est le genre de produit qui a son utilité, qui risque d'avoir une certaine durée de vie. Mais vraiment là, être capable de pouvoir préprogrammés et même sans avoir à programmer simplement un détecteur de mouvement va être capable de se de trouver vos habitudes de coucher de réveil et en fonction de ça va être capable d'ajuster le chauffage dans votre maison sans que vous ayez à le faire. Vous avez l'habitude de vous coucher vers 9 h le soir, de vous réveiller vers 7 h. Eh bien, à un moment donné, le thermostat lorsque vous passez devant lui, va commencer à comprendre les mouvements et vos habitudes et va être en mesure de pouvoir, à partir de cette heure déjà, vous proposer une maison qui est tempérée à votre goût.
Esther : Donc on comprend que les technologies sont très variées, c'est presque à l'infini. Est ce qu'il y a certaines technologies? Mathieu qui deviennent plus attrayantes pour des groupes démographiques en particulier?
Mathieu : La technologie, c'est adressé d'abord et avant tout, je dirais, à une espèce de très large public. Et c'est souvent comme ça qu'on va lancer des produits. On va viser le public le plus large possible. Mais moi, ce que je vois se développer depuis quelques années, c'est les extrémités, c'est à dire de la technologie destinée aux enfants ou nourrissons, aux nouveaux nés, mais aussi de l'autre côté, à des personnes qui avance en âge et dans le domaine de l'immobilier. Ça devient extrêmement intéressant parce que je pense qu'il y a des solutions technologiques qui peuvent être appliquées à des gens qui, par exemple, sont en perte d'autonomie, en perte de facultés cognitives, peut-être même aussi en perte de dextérité et de force. Et ici, la technologie peut vraiment leur permettre de rester quelques années de plus dans leur logis. Je m'explique ça peut être des caméras de surveillance, rien de très invasif, mais c'est la famille d'une personne qui pourrait avoir accès à ces caméras-là, ou avoir une espèce de résumé ou des alertes lorsque la caméra détecte une chute. Il y a même par exemple des ceintures que j'ai vu connectée qui peuvent détecter les chutes.
Esther : Peut-être qu'une caméra avec une. Les caméras qu'on retrouve sur les portes d'entrée sur les sonnettes peuvent vous aviser qu'effectivement il y a eu une sortie à 3 h du matin alors que la porte n'a pas été refermée. Vous pouvez en être avisé. Ça veut donc dire que peut être qu'une personne qui est en perte de facultés cognitives sera pas en train de errer dans le quartier aux petites heures de la nuit parce qu'elle s'est retrouvée dans une phase un peu confuse. Donc il y a vraiment là des façons de pouvoir prolonger l'autonomie de certaines personnes âgées. Je prends des cas quand même extrêmes, mais il y a des cas qui sont peut-être un peu plus un peu plus simples, je dirais, pour des personnes qui n'ont pas nécessairement de grandes pertes cognitives ou de grandes pertes physiques, mais la technologie peut venir les aider, ça, il n'y a aucun doute. Et encore une fois, ce n’est pas un gadget. Ce sont des solutions technologiques qui peuvent faciliter la vie à des à des personnes un peu plus âgées.
Esther : Oui, c'est ça. C'est d'autant plus important qu'on est dans une ère où les aînés veulent de plus en plus rester dans leur maison. L'autre question qui se pose, Mathieu, c'est est ce qu'il y a des inconvénients à une maison qui est hautement automatisée?
Mathieu : Oui, c'est intéressant parce que souvent la technologie, par définition, devient obsolète. Parlez-en à ceux qui ont décidé de faire plaqué or leur première Apple Watch, la Apple Watch un. Elle ne vaut plus grand chose aujourd'hui, là. Donc effectivement, ça peut passer date. Et lorsqu'on est bien, rappelez-vous, il y a de ça quelques années, lorsqu'on fabriquait une maison, souvent on allait inclure dans la maison une espèce de filage pour faire passer des fils, les gros fils de téléphones bleus, ce qu'on appelle le RJ45. Ça, ça permettait de transmettre Internet, donc on pouvait se brancher avec notre ordinateur dans plein de pièces de la maison parce qu'il y avait ces fameuses prises là. Mais ça a été une brève parenthèse dans le monde de l'immobilier, parce qu'après ça, il y a eu le wifi, puis ça, ça devenait pratiquement plus utile, à part pour certaines utilisations, là où on a des besoins très spécifiques d'avoir un Internet stable et à haute vitesse. Mais souvent, la technologie peut effectivement passer date. Faut s'assurer des fois qu'il y a des possibilités de mise à jour. Mais c'est intéressant de constater que certaines technologies aujourd'hui, qui étaient très populaires il y a cinq ans, n'existent plus alors que d'autres ont continué de survivre. Donc ça c'est intéressant. Et bien sûr, quand la technologie nécessite un signal sans fil est bien là, ça permet. Remède être remplacé sans avoir à ouvrir de mur ou encore à défaire des murs de gypse.
Esther : Est ce qu'il y a des t technologies domotique qui sont essentielles de nos jours? Je pense à des technologies de base auxquelles s'attendent des acheteurs de maison.
Mathieu : Oui, bien en fait, en partant, je crois que de plus en plus avoir une prise pour les voitures électriques, ça va devenir une espèce de Moss. Le Ah ouais, il n’y a pas de, il n'y a pas de prise 220 volts ici pour pouvoir brancher une borne où. Donc ça, ça va devenir quelque chose, je pense, d'assez primordial pour toute une génération. Ça va être très bizarre de rentrer dans une maison où il n’y a pas déjà un thermostat connecté, où il n'y a pas déjà des lumières connectées. Donc ça je pense que ça va être un facteur pour certaines générations. Mais d'ailleurs avec l'éventuel prix dynamique de l'électricité, ça va devenir aussi quelque chose qui va être économiquement très intéressant d'avoir. Je reviens à l'exemple de la voiture électrique. À quoi ça sert de charger ma voiture quand je reviens du travail à 17 h jusqu'à 23 h quand l'électricité est à son coût maximale, alors que je pourrais très bien recharger la voiture de 1 h du matin à 7 h du matin, donc le même bloc de 6 h. Mais déplacer différemment dans la journée va coûter moins cher. Donc ça je pense à un moment donné que tout ce qui est, je dirais gestion de l'électricité qui permet d'économiser des sous, c'est des technologies qui vont être importantes pour certains types d'acheteurs.
Esther : Ouais, gestion intelligente comme tu dis, de l'intérêt de l'électricité, quelque chose qui va être essentiel pour les acheteurs de maison.
Mathieu : Les gens ne veulent pas non plus avoir des zones mortes dans leur maison, c'est à dire que les gens vont vouloir avoir du wifi partout. Ils veulent avoir du wifi, que ce soit dans le sous-sol, en haut dans les chambres et même dans le fond de la cour. Donc ne plus avoir un système wifi qui couvre suffisamment large, ça va devenir aussi quelque chose d'intéressant. Mais ça en même temps, vous pouvez acheter des répéteurs qui vont se charger du travail, mais je pense que l'aspect technologique sera peut-être pas un facteur, je dirais, pour annuler une vente, mais c'est très certainement un petit plus qu'un acheteur potentiel va trouver.
Esther : Oui, j'aimerais Mathieu qu'on passe à la technologie immobilière ou proc tech pour ceux qui s'y connaissent moins. D'abord, est ce que tu peux nous donner un aperçu des types de technologies qu'on voit dans ce secteur-là?
Mathieu : Bien moi ce que je trouve intéressant, c'est de voir depuis plusieurs années, chez les courtiers immobiliers notamment, comment est-ce qu'on a réussi à utiliser les médias sociaux. Certains le font très bien, d'autres le font peut-être un peu plus maladroitement, mais je pense qu'il y a un processus d'apprentissage qui est vraiment intéressant. Donc, un courtier immobilier peut utiliser les médias sociaux bien sûr, pour présenter son portfolio, pour présenter les les immeubles qu'il a à vendre à un moment précis dans l'année. Mais on peut aussi utiliser tantôt des petites courtes vidéos sur Instagram ou sur Tech Talk. Oui, bien sûr, des visites express d'une maison qu'on a à vendre, mais on peut avoir une valeur ajoutée en donnant des trucs, conseils, astuces et même certains éducatifs sur des notions de base en immobilier. C'est. C'est fou de penser que quand on travaille dans quelque chose, on pense que parce qu'on a le nez dedans, que ça intéresse pas les autres et que tout le monde connaît ça alors que c'est faux. Vous seriez surpris de voir des vidéos extrêmement populaires qui sont probablement pour un courtier immobilier, quelque chose qui est vraiment la grosse base, mais qui pour une personne comme moi, se trouve franchement intéressante. Donc on n'est jamais à l'abri d'un succès.
Mathieu : Et si vous êtes capable de créer une espèce de base, eh bien c'est fantastique. Et les médias sociaux sont intéressants pour les courtiers immobiliers parce que souvent, ou en tout cas à quelques reprises, ils peuvent se retrouver à devoir vendre une propriété extrêmement ciblée pour un type de public. Donc, si ce public-là ne sait pas que cette maison est disponible, évidemment qu'ils ne l'achèteront jamais. Ça peut passer par toutes sortes de façons. Mais je crois que les médias sociaux peuvent être un vecteur pour faire connaître une maison très précise pour un public très ciblé. Donc les médias sociaux peuvent vraiment être un allié. Et ce qui est bizarre aussi, c'est que dans les technologies, évidemment, un courtier immobilier va aller visiter la maison, on va regarder le quartier, mais il peut toujours avoir un angle mort. Et moi, il y a quelque chose que j'aime dans le monde de l'immobilier, c'est d'aller voir les propriétés sur Google Maps ou encore Google Earth et d'utiliser la prise de vue satellite. Ça nous permet d'avoir une espèce de vue hyper aérienne du quartier et de détecter certains endroits qui peuvent être un peu sensibles. Est ce qu'il y a une épicerie pas trop loin et il y a des compresseurs à air climatisé et ou et ou à congélateur près de l'immeuble que je m'apprête à acheter.
Mathieu : Est ce qu'il y a des parcs à proximité? Quelle est la distance réelle de ces parcs là? La distance par rapport à une une route où ça circule beaucoup, tantôt une autoroute ou un boulevard, quelle est la distance? On est toutes capable de mesurer ça avec quelque chose d'aussi simple que Google Maps. Et bien. Bien sûr chez les courtiers immobiliers. J'ai vu débarquer dans les dernières années les fameux drones. Je crois que beaucoup de courtiers font affaire avec des pilotes de drones. Mais aujourd'hui, faut absolument que vous soyez au courant. Il y a des drones qui sont extrêmement mais extrêmement simples à piloter. Et avec la miniaturisation des capteurs, des appareils photo, vous êtes capables d'avoir des images vraiment impressionnantes. Et quand je dis que les drones sont faciles à piloter, bien avec votre téléphone intelligent, vous êtes capables de le faire décoller et vous allez simplement grâce à la caméra du drones. Eh bien, choisir votre cible, par exemple la propriété. Et là, le drones va reconnaître qu'il s'agit d'une maison et vous pouvez déjà utiliser des parcours qui sont préprogrammés. Donc le drone pourrait faire le tour de la maison avec un cercle tout ce qu'il y a de plus simple.
Mathieu : Mais il pourrait aussi faire une espèce de de cercle autour, mais un cercle qui agrandit au fur et à mesure que le drone monte. Donc vraiment là des espèces de prises de vue de type cinéma et pas besoin de savoir piloter, c'est simplement à la pression d'un bouton qu'automatiquement le drones va être capable de trouver une cible et de générer une vidéo qui va être franchement intéressante pour un acheteur potentiel. Puis si je vais un petit peu plus loin, bien évidemment, il y a des caméras 360 avec lesquelles on est capable tantôt de prendre des photos ou des vidéos, et là c'est la personne qui décide ce qu'elle veut regarder dans la pièce, dans la maison et évidemment la réalité virtuelle où là, littéralement, on met un casque, puis on est capable de se déplacer tantôt avec des manettes, tantôt en faisant quelques petits pas, mais dans une maison ou dans une pièce. Le danger, c'est que c'est tellement trompe l'œil que des fois on veut ça côté, par exemple sur un comptoir de cuisine. Mais le comptoir n'est pas réellement devant soi, mais notre cerveau pense qu'il est devant nous. Donc à défaut d'une visite réelle, on est capables avec des outils de faire des visites virtuelles qui sont vraiment bluffantes.
Esther : On t'écoute et on constate combien la technologie non seulement change le secteur de l'immobilier, mais aussi optimise tout le parcours de l'acheteur d'une maison ou du propriétaire qui veut vendre sa maison finalement.
Mathieu : Oui, absolument. Puis c'est intéressant parce que et l'acheteur et le vendeur peuvent des fois utiliser la même technologie. Un acheteur pourrait arriver avec une modélisation 3D d'une photo ou d'un scan qu'il a fait de son divan sur dimensionné pour savoir s'il rentre dans la pièce de sa future maison. Et là, avec son téléphone, il va utiliser la réalité augmentée. Donc il va se retrouver dans la maison qu'il veut acheter, dans la pièce où il désire mettre son divan surdimensionné. Et là, il pourrait l'appliquer littéralement bien dans l'image que son téléphone capte de la pièce. Et il va tout le temps garder les bonnes proportions entre la pièce et le divan. Et on est capable de savoir si oui ou non est bien le divan entre. Cette même personne pourrait décider de faire un scan avec son téléphone, donc les outils sont rendus super simples. C'est. Il y a une démocratisation des technologies qui étaient avant réservée à une certaine élite, à certains corps professionnels qui aujourd'hui sont super accessibles et ça permet de ne pas avoir un de vilaines surprises ou encore juste de faire un achat en pleine conscience et puis en toute connaissance de cause.
Esther : Maintenant Mathieu, c'est souvent la question quand on parle de technologie, des nouvelles technologies, de tout ce qui se fait dans le domaine. C'est comment les courtiers immobiliers peuvent trouver un juste équilibre entre la technologie et la dimension humaine de l'immobilier. Parce qu'il y a une relation humaine qui est importante, là, dans le secteur immobilier.
Mathieu : Oui, tout à fait. Et ça, elle va être difficile à remplacer. On l'a vu durant la pandémie des documents numériques, des signatures numériques. C'est devenu la norme et ça c'est tant mieux. C'est parfait parce que c'est vrai qu'il y avait des fois beaucoup de déplacements ou beaucoup d'envoi de documents que l'on pouvait signer à distance. Mais il reste que l'achat d'une maison, c'est une grosse dépense et ce n'est pas une dépense virtuelle, c'est une dépense qui est bien réelle et on a encore besoin d'un contact humain. Puis il y a quelque chose ici d'un peu folklorique et qui est très intéressant de procéder aux signatures, à l'échange des clés. Donc c'est sûr qu'il y a un équilibre à avoir entre la technologie et justement la dimension humaine. Et quand il est question de technologie, il faut toujours se demander est ce que ça sert l'utilisateur? Est-ce que ça sert l'acheteur ou c'est simplement une démonstration d'un courtier immobilier qui sait comment telle ou telle technologie fonctionne? Faut se mettre à la place de l'acheteur. En quoi est ce que cette technologie-là lui sert vraiment? Je vais donner un exemple dans le monde de l'automobile, dans le monde de l'automobile, on dirait qu'il y a une espèce de culte, des tablettes, des écrans dans les autos, mais je ne crois pas que c'est toujours la bonne solution pour tous les problèmes. Le bon vieux bouton volume. Fonctionnait très bien. On n'avait pas besoin nécessairement de le remplacer par un bouton virtuel sur une tablette. Donc dans le monde de l'immobilier, c'est la même chose. Demandez-vous à quoi cette technologie-là va véritablement bénéficier à l'acheteur ou encore à celui qui va l'utiliser.
Esther : Dis-moi Mathieu, dans un monde aussi numérique où les consommateurs sont constamment bombardés d'informations, est ce qu'il y a encore de la place pour l'expertise humaine, propre? Personnelle?
Mathieu : Absolument. Oui, vraiment, vraiment. Puis je pense qu'il y aura toujours ça, même si en ce moment, l'intelligence artificielle fait des analyses de tendances de prix avec des données géographiques, économiques, démographiques. Ce qu'il faut savoir, c'est que ça sera encore et pour un bon bout de temps, une collaboration homme machine ou homme technologie. Et le contact humain est tellement important. L'expertise d'un courtier immobilier dans un secteur donné, un courtier qui a grandi dans le quartier où il vend des maisons, il n'y a pas de technologie qui va pouvoir remplacer ça. Je suis un enthousiaste technologique, mais je demeure somme toute et encore et toujours très réaliste par rapport au contact humain. On ne peut pas tout remplacer. Puis encore une fois, je pense que la technologie doit être utilisée avec parcimonie et se demander quels sont les réels besoins de l'acheteur. Et à ce moment-là, est ce que la technologie peut nous donner un petit coup de pouce justement pour faciliter notre travail et peut être aussi son processus décisionnel? Mais dans son processus décisionnel, un acheteur va avoir besoin d'un contact humain, il va avoir besoin d'une expérience et d'une expertise d'un courtier. Ça me semble encore évident.
Esther : Mathieu Merci beaucoup, Ça a été vraiment très intéressant de t'entendre. Merci beaucoup.
Mathieu : Ça fait plaisir. Bonne journée.
Esther : Alors voilà, je tiens à vous remercier les éditeurs et les éditrices d'avoir été avec nous. Je vous invite aussi à partager le balado avec votre entourage et votre réseau. Je vous rappelle aussi que c'est toujours possible de vous abonner EN DIRECT et que les saisons un et deux sont toujours disponibles et que vous pouvez les écouter en tout temps en rattrapage. Alors voilà Esther Bégin qui vous remercie de votre attention. Je vous dis portez-vous bien et à bientôt. Au revoir.