Épisode 11/Octobre 2022
Danièle Henkel : L’incidence de la transformation numérique sur les entreprises
La technologie progresse rapidement et le taux d’adoption grimpe en flèche.
Dans l’épisode 11 d’EN DIRECT, Danièle Henkel, conseillère stratégique nous explique comment les entreprises peuvent gérer cette transformation numérique.
Plus précisément, dans un secteur comme l’immobilier, où les connexions humaines, la confiance et le réseautage sont fondamentaux, quelle est la place de la transformation numérique? À quel moment les courtiers ou agents immobiliers devront-ils se réorienter?
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Transcription de l'épisode
Esther Bégin : Bonjour tout le monde, Je suis Esther Bégin et je vous souhaite la bienvenue à cette nouvelle édition de EN DIRECT qui porte sur l'incidence de la transformation numérique dans nos vies professionnelles. Et qui de mieux pour en discuter qu'une grande visionnaire, qu'une figure incontournable du monde des affaires au Québec, madame Danièle Henkel! Au cours des deux dernières années, avec la COVID qui nous a imposé le télétravail, on a vu la technologie évoluer, mais vraiment à la vitesse grand V. Le taux d'adoption des technologies a grimpé en flèche et c'est peu probable qu'il revienne au niveau d'avant la pandémie. Comment les entreprises s'adaptent-elles à cette transformation numérique généralisée? Quels sont les risques, les avantages pour une société qui échangent, mènent ses activités et communiquent principalement au moyen de la technologie? Alors, pour nous guider à travers toutes ces questions, notre invité aujourd'hui est donc Danièle Henkel. Bonjour Danièle.
Danièle Henkel : Bonjour Esther.
Esther : Bienvenue à EN DIRECT et merci d'être avec nous.
Danièle : C'est vraiment plaisir.
Esther : Plaisir partagé.
Alors Danièle, vous faites des affaires depuis plus de 30 ans, vous êtes entrepreneur, stratège, coach, mentor et vraiment j'en passe. Donc votre vie professionnelle s'échelonne sur plus que trois décennies, ce qui veut dire donc beaucoup d'évolution, beaucoup de changements, beaucoup de transformations. Je vous demanderais d'abord racontez-nous comment la technologie a influencé votre carrière.
Danièle Henkel : On parle beaucoup aujourd'hui d'intelligence artificielle et de technologie autres. Mais moi, je. Je suis tombée amoureuse quasiment d'une technologie, et qui était issue d'un équipement médical que j'ai eu le plaisir de rencontrer il y a 26 ans. Et ça s'appelait LPG. Et donc c'est de la technologie, mais qui a un impact qui avait déjà un impact sur la santé globale, sur le bien être global. Et donc je trouve que cette technologie là où la technologie dans ma vie à moi d'entrepreneurs m'a propulsée, m'a fait grandir, a fait en sorte que mes entreprises sont devenues une des entreprises les plus performantes au Canada. Donc, le fait d'avoir accepté de faire face à la peur parce qu'on est passé d'un gant exfoliation à des équipements médicaux importants, imposants avec tout ce que ça comporte. Donc, vous le savez, l'entretien, le technologique, les ingénieurs, l'installation. Mais je suis passé complètement de l'autre côté et c'est là où je trouve intéressant, quand on voit où, quand on perçoit le potentiel d'avoir accès à de la technologie. Peu importe, dans le domaine dans lequel on est, c'est de s'ouvrir. Et c'est ce qui a fait que mon intérêt à m'ouvrir à l'inconnu m'a propulsée sur le plan professionnel.
Esther : À telle enseigne que vous avez créé Henkel Média en 2018. C'est une plateforme numérique à l'intention justement des entrepreneurs. Pour ça, vous vous êtes immergée dans le monde de la technologie, mais malgré tout, votre philosophie d'entreprise demeure fidèle finalement à ce que vous êtes intrinsèquement, c'est à dire très humaine, très axée sur l'être humain, sur l'impact social. Comment vous avez réussi vous à concilier les deux?
Danièle : Mais je pense que lorsqu'on reconnaît qui on est, ce qui nous passionne et qu'on essaye pas de vouloir être quelqu'un d'autre ou faire comme tout le monde parce que c'est une mode ou tout simplement une obligation, je dirais sociétale, et qu'on y trouve son bien-être, qu'on y trouve sa place. Alors j'ai combiné ce que j'étais. Ce que j'ai prôné depuis toujours, c'est qu'on ne peut en aucun cas ni vivre ni réussir seul. Un être humain ne peut trouver son bien-être, mais aussi son évolution qu'à travers les autres. Donc oui, technologie, parce que c'est ce qui nous permet non seulement d'évoluer, de découvrir, de rejoindre, de donner accès, de faire des choses, même en santé. Extraordinaire les évolutions technologiques. Mais c'est d'abord et avant tout à travers l'être humain. Donc effectivement, quel média se voulait plutôt que d'être axée sur les produits ou les services? Par ricochet, ça va être axé, mais c'est surtout l'être humain. Moi, ce qui m'a toujours passionné, c'est comment toi en est tu arriver à cette idée, à ce projet, à cette action-là qui fait qu'aujourd'hui, que ce soit dans le domaine technologique ou autre, tu réussis en tant qu'entrepreneur ou entrepreneur.
Esther : J'aimerais qu'on parle de l'incidence fondamentale de la transformation numérique. Justement sur les entreprises de façon générale. Comment la technologie influence la façon dont les entreprises s'organisent, prennent des décisions. Comment les entreprises retiennent les talents et même interagissent avec leurs clients? Qu'est-ce que vous avez pu observer à cet égard? Bien.
Danièle : Disons que avant la pandémie, on était dans un dans une, je dirais folie, quasiment sur tout le volet technologique tout azimut. Je dirais au point même où on ne parlait que de KPI et on ne parlait que de productivité, on ne parlait que de CRM, on ne parlait que d'une multitude de logiciels et d'intelligence artificielle qui pourraient aider bien entendu les entreprises à être plus performantes. Donc je mets l'emphase là-dessus parce que c'est vrai que c'était ça. C'était ce qui était mis de l'avant.
Esther : Très axé sur la performance.
Danièle: Très axée sur la performance et sur l'obligation quasiment d'être tourné vers les technologies pour remplacer quasiment des fois les petites mains humaines ou la présence humaine. Et ce qu'il y a eu de fabuleux, mais alors de vraiment fabuleux. Pendant la pandémie et ou jusqu'à aujourd'hui, c'est que ce qu'on me reprochait, parce qu'on me l'a reproché en disant que ce que j'étais, c'est parce que ben oui, j'avais un grand cœur que j'étais là. Mais ça n'a rien à voir avec le grand cœur. Ce qu'il y a à avoir, c'est de toujours garder en tête qu'on ne fait des affaires qu'avec des humains d'abord et avant tout, mais qu'on peut utiliser et qu'on utilise une multitude d'outils, entre autres technologiques. Et là, je me suis rendu compte qu'il y a eu un revers, un retour du balancier. Je vais l'appeler comme ça ou maintenant, c'est le leadership humain, l'humain avant tout, l'humain en priorité. Eh oui, on s'est rendu compte que technologiquement, c'est important. Bien sûr, il faut continuer. Mais est ce qu'on n'a pas laissé aller tout le savoir être, toute la reconnaissance qui doit être remise à ceux qui nous accompagnent, à ceux qui bâtissent avec nous, ceux qui ont bâti et qui continuent de bâtir? C'est un être humain à ses émotions, à ses joies, à ses peines, à ses attentes, à ce qu'ils peuvent partager avec nous. La créativité, elle est humaine, elle n'est pas technologique.
Esther : On reviendra justement tout à l'heure sur ce qu'on ne peut pas remplacer avec la technologie. Je veux vous entendre sur le fait parce que vous êtes constamment en contact avec le monde des entrepreneurs, avec les PME, à la lumière de ce que vous voyez dans le quotidien de ces entrepreneurs là. Est-ce que la plupart des entreprises utilisent la technologie à son plein potentiel?
Danièle : Non. Bien sûr que non. Pour multiples raisons. D'abord, je dois dire que l'éveil technologique s'est fait sentir urgemment pendant la pandémie où on s'est rendu compte, moi la première. D'ailleurs, moi qui ai utilisé, comme je l'ai dit tout à l'heure, des technologies, mais aussi on a, on a des technologies pour les performances, pour les KPI, pour tout le volet comptabilité, CRM, et cetera. Mais il y a une chose que j'avais totalement pas omis mais mis de côté parce que ce n'était pas une priorité à mes yeux. Nous avons une académie qui est un des leaders, qui est le leader de la formation à travers le Canada. On recevait des centaines de personnes par mois. Physiquement parce que c'est comme ça qu'on forme. Physiquement, c'est présentiel. Du jour au lendemain, il n'y avait plus personne, plus personne qui pouvait se faire former en présentiel. Tout était fermé. Et c'est là où je me suis rendu compte que vous savez quand ça va bien. Quand on est, quand on pense que c'est acquis, quand on pense que c'est pour plus tard, parce qu'il n'y a rien qui va venir te bousculer. Tu peux prendre son temps parce que ça va bien, parce qu'on est bien gros et bien gras.
Esther : Donc on remet à plus tard.
Danièle : On remet à plus tard. Et donc, ce que j'ai vécu, ça a été grâce d'ailleurs à mes employés, grâce à des fournisseurs qui ont mis sur pied la formation digitalisée. Mais pour revenir à votre question, c'est, c'est cela, c'est de faire attention à ne pas délaisser pour multiples raisons. Peut-être parce qu'on comprend pas, ou peut-être parce qu'on a peur. Ou peut-être parce qu'on ne sait pas, ou peut-être parce qu'on pense que ça va être dispendieux. Et donc on pose, peut-être pas, les questions ou les bonnes questions. Peut-être qu'on ne va pas de l'avant une multitude de raisons. Mais ce que je tends à dire, c'est oui. Penchez-vous. Peu importe le domaine dans lequel vous êtes sur le volet que la technologie peut amener pour améliorer. Aujourd'hui, d'ailleurs, la pénurie de main d'œuvre, entre autres l'approvisionnement, la production et une multitude d'autres services qui peuvent être faits de façon plus automatisée, mais de garder de grâce. De grâce, l'importance du contact humain.
Esther : Concrètement, Danièle Comment? En tant qu'entrepreneur, on peut évaluer les meilleurs moyens d'utiliser la technologie de manière globale. Concrètement.
Danièle : Concrètement, comment on peut l'évaluer? Eh bien, d'abord, il faut s'informer adéquatement. Il faut vouloir se former ou faire former. D'abord se former, faire former. Parce que concrètement, pour connaître quels sont les besoins de ma petite entreprise ou de ma PME ou de ma très petite entreprise, il faut que je m'adresse à qui de droit. Il faut que je fasse partie d'un réseau et il faut que j'aille vers ceux qui sont capables de m'aider à faire ce virage technologique et de me poser la question suivante quel est l'impact que cela pourrait avoir sur mon entreprise, que ce soit bénéfique ou que ce soit de façon moins agréable? Il y a aussi des revers. Quand on est mal préparé, mal informé, ça peut coûter très très cher et ça peut prendre beaucoup de temps. Donc, c'est de s'informer auprès des bonnes institutions, de s'entourer des bonnes personnes et puis de se renseigner. Exemple j'ai besoin de monter un site internet. Très bien. Renseigne-toi, va vers des gens qui ont fait un site a qui sont peut-être dans ton industrie ou dans une industrie connexe et pour qui ça a bien été. Demande des références, donc aller vers se renseigner parce que c'est un monde, c'est un monde immense mais que tout le monde ne connaît pas. Et donc une petite entreprise ou une PME n'a pas toujours le temps de faire des vérifications. Et souvent. Eh bien je. Malheureusement, il y a plusieurs entrepreneurs qui m'ont confié que ça m'est arrivé à moi aussi avoir dépensé des centaines de milliers pour se rendre compte que ce n'était peut-être pas le bon processus ou le bon logiciel, ou qu'il en avait fait trop alors qu'il était beaucoup plus petit.
Esther : Oui, donc, l'importance de vraiment s'informer,
Danièle: s'informer,
Esther : de questionner, d’investiguer.
Danièle: Et de comprendre. Parce que, tout comme encore une fois la littératie financière, on va faire la même chose avec la littératie technologique. C'est on n'ose pas poser les questions parce qu'il ne faut pas montrer qu'on a rien compris. Et c'est correct de n'avoir rien compris parce que, exemple, moi, j'ai 66 ans Esther, je découvre la technologie quasiment à tous les mois. Je découvre quelque chose, mais j'ose dire voulez-vous me réexpliquer? Voulez-vous me montrer parce que je suis visuel? C'est de l'adapter, puis d'oser poser les bonnes questions. Et quelques fois, on va laisser les autres gérer. Alors que c'est ton entreprise, c'est ta responsabilité ou c'est toi. Le dirigeant pose les bonnes questions.
Esther : Ne pas avoir peur,
Danièle: Non.
Esther : Laisser voir son ignorance parce que c'est réhabiliter sa vulnérabilité, les réhabiliter. Exactement parce que c'est un monde qui peut être très obscur.
Danièle: Totalement.
Esther : Et qui est vraiment pas.
Danièle : Et qui est complexe. Esther ça change à tous les mois. C'est aussi simple que ça. Je veux dire moi, ce que j'ai installé ou instauré il y a six mois, mais c'est quasiment désuet aujourd'hui. Donc il faut savoir que c'est évolutif et qu'on ne peut pas l'arrêter. Par contre, il faut savoir qu'est-ce qui est bon pour moi, pour ma taille, pour mon secteur, pour ma tolérance aussi, puis mes finances et les ressources que j'ai, les ressources humaines. Donc il faut analyser tout ça, puis y aller peut-être étape par étape. Je crois que ce qui fait du tort, c'est quand on essaie de faire comme les autres ou qu'on pense qu'on doit faire comme l'autre. Non, il faut faire comme moi. J'ai besoin. J'ai eu la bonne information, je l'ai analysé pas seul, mais avec peut-être mon équipe et ensemble, on décide de faire certaines, certains ajustements.
Esther : Selon vous, quel est l'impact de la transformation numérique sur des secteurs comme l'immobilier? Parce qu'on le sait, les connexions personnelles, c'est très important. Dans le secteur de l'immobilier, les relations humaines, c'est essentiel. Quel est, selon vous, l'incidence des nouvelles technologies dans le secteur immobilier?
Danièle : Vous savez que j'ai déjà été agent d'immeuble.
Esther : Non.
Danièle : Non, oui. Eh oui, il y a longtemps, je l'ai été et je souris, parce que je vois aujourd'hui la merveilleuse évolution justement technologique qui est à la disposition des brokers, des agents des impôts, des bannières, et cetera, au niveau technologique pour justement. Facilité. Je vais appeler ça, entre guillemets, la bureaucratie. Ça prend du temps. C'était pénible. Il fallait remplir à la main. Il fallait faire signer par monsieur, par madame. Il fallait attendre. Moi, je me rappelle, j'attendais dans des parkings à minuit parce que monsieur n'était pas encore entré. Bon, on n'en est plus là grâce justement à cette technologie là. Par contre, dans le domaine immobilier, c'est beaucoup aussi un domaine de confiance, d'échange, de vision, de compréhension des besoins des uns et des autres. Et nous voyons à quel point l'humain joue un rôle capital. Je suis dans une transaction en ce moment. Et oui, j'échange par courriel. J'ai échangé par les e-sign signatures avec la personne qui est en charge du dossier. Mais surprenant m'a. Je lui ai demandé une rencontre et pas une, mais deux et même trois. Et au début, il a été surpris parce qu'il m'a dit Mais vous savez, on peut tout faire par.
Et j'ai dit mais non, moi, je veux vous voir, je veux vous ressentir. Je veux vous regarder pendant que je vous pose mes questions. Puis je veux vous dire ça. J'ai pas compris. Et voir comment vous allez réagir parce que ça me donnera une certaine latitude dans ma confiance. C'est vraiment une relation de confiance et ça, c'est quelque chose sur laquelle j'insiste beaucoup dans tous les domaines, mais aussi et particulièrement dans le domaine immobilier. Il y a beaucoup d'argent qui se brasse dans le domaine immobilier. Il y a des taux d'intérêt qui montent et qui descendent. Qui croire? Qui ne pas croire? Qui va nous conseiller? Eh bien, c'est celui ou celle qui a été cohérent, qui a été persévérant, qui a gardé le lien avec moi, qui a été. Même après une transaction, peut-être d'envoyer de temps en temps un petit coucou. Bonnes fêtes de Noël! Je ne le sais pas parce que va venir le moment où ces liens là. Moi, je vais lui passer mes amis, je vais lui passer ma famille. C'est comme ça qu'on fait encore des affaires.
Esther : Est-ce que. Dans une mer d'informations où les technologies vraiment, sont omniprésentes, où les choix se multiplient? Est-ce que vous diriez que l'expertise personnelle d'un courtier, d'un employé, d'un travailleur, peu importe le domaine, finalement, ça devient de plus en plus précieux?
Danièle : Absolument. Y et rien qui va remplacer ça Esther. Ce sont des années d'expertise, ce sont des années de terrain. Ce sont des personnes qui ont vécu toutes sortes de différentes situations. Je m'excuse, mais c'est certainement pas un logiciel qui va me donner la réponse. Ça va être l'expérience de cette personne qui va pouvoir amener des solutions, un regard différent ou qui va trouver même une façon de combler à cette situation là d'une manière ou d'une autre. Mais c'est un être humain, c'est sa créativité, c'est sa résilience. C'est aussi sa façon d'amener, de par son expérience, des résultats, des solutions avec un regard posé. Si je mettais ça dans le tordeur et que je faisais passer ça à mon logiciel en intelligence artificielle, ça va être de la data avec des chiffres. Je ne sais pas ça que je demande en tant qu'être humain. Je veux être rassuré en tant qu'être humain. Je veux que quelqu'un me parle en tant qu'être humain. J'ai besoin de savoir que je suis entre de bonnes mains. Donc oui, je vais prioriser aussi l'expertise et l'expérience de la personne.
Esther : Est-ce que vous diriez que c'est, selon vous, la première chose que la technologie peut pas remplacer?
Danièle : Oui. Absolument. L'être humain a créé les technologies. Pour être au service de l'être humain, malheureusement dans certains cas. C'est la technologie. C'est l'être humain qui est devenu au service de la technologie. Regardons-nous avec nos téléphones cellulaires, regardons-nous avec nos iPad. On a de la difficulté à lever nos yeux de dessus. On marche en regardant, on parle en regardant, on mange en regardant. Donc c'est dommage parce que ça a été créé pour d'autres choses, pour pour justement nous permettre à nous de pouvoir évoluer dans d'autres domaines, de continuer de créer, de continuer d'innover, de continuer d'évoluer en tant que société, mais en utilisant la technologie pour justement gagner du temps. Mais dans une situation comme celle d'aujourd'hui que l'on vit, c'est la pénurie de main d'œuvre de pouvoir aussi permettre à beaucoup d'entreprises, et, dans le domaine de l'immobilier aussi, de perdurer, d'être pérennes malgré le manque de main d'œuvre.
Esther : Oui, on va rester dans le secteur de l'immobilier. Danièle, d'un point de vue de développement des affaires pour un courtier ou un agent d'immeuble, quels sont les risques? Vous diriez et en même temps les occasions aussi d'investir dans les nouvelles technologies, donc risques et occasions.
Danièle : Mais les risques, ce serait de ne pas être vigilant. Vous savez, le risque de prendre à la légère la formation ou l'information, de savoir mettre en place des systèmes technologiques qui sont protégés et qui vont protéger les clients. Donc ça, c'est hyper important, que ce soit pour un courtier ou que ce soit pour un agent d'immeuble. Maintenant, les bénéfices. C'est ce que je disais tout à l'heure. Si je suis capable de faire faire un certain travail qui est beaucoup plus bureaucratique, qui est administratif, je devrais dire je vais avoir un peu plus de temps pour aller rencontrer les gens, pour aller sur le terrain aussi, parce que je peux découvrir aussi des choses qui seraient intéressant pour mes promoteurs. Que peut être le promoteur n'a pas eu le temps de voir ou de comprendre. Je peux aussi discuter avec les travailleurs. Tu sais, parce que souvent, quand on est impliqué en tant que courtier ou agent, bien il y a un suivi que l'on doit faire sur certains projets. Ce suivi, que ce soit avec les banques, que ce soit avec les, les métiers, que ce soit surtout dans un développement immobilier. Bien, c'est donc important notre tâche ou je dis notre fait longtemps que je suis plus courtier. Mais la une des tâches, une des responsabilités, c'est de connaître le suivi du dossier. Mon Dieu que ça va rassurer le client parce que ce n'est pas juste de faire signer un acte de vente ou un développement, mais c'est surtout d'abord et avant tout, je ne veux pas dire qu'il faut être là tous les jours, mais de faire un suivi parce que ça, ça démontre quoi? Un intérêt, mais aussi la prise de conscience de la responsabilité que l'on a en bout de ligne.
Esther : Danièle vous mentionnez évidemment l'importance de la cyber sécurité. C'est absolument fondamental. L'autre aspect aussi, c'est d'être capable de suivre le rythme de l'évolution vraiment très rapide des technologies. On le disait à vitesse grand V, ça évolue de semaine en mois de jour. Combien les courtiers et les agents immobiliers, ou comment je devrais dire, de même que les dirigeants d'agence, peuvent-ils rester au fait des nouvelles avancées en matière technologique?
Danièle : Mais je vais revenir avec justement, ce à quoi la technologie peut servir, c'est qu'aujourd'hui on peut apprendre partout, on peut apprendre chez soi, on peut apprendre dans son bureau, on peut apprendre à distance, on peut apprendre en écoutant, en marchant. Donc voilà une des façons de rester connecté, mais surtout aussi de faire partie de certaines formations en présentiel. Parce qu'une fois qu'on est face à un expert ou une experte, on peut poser des questions. On peut aussi échanger avec d'autres personnes sur ou est ce qu'ils sont rendus, quelles sont les expériences qu'ils ont eu terrain. Mais c'est tellement enrichissant, ça, c'est pas quelque chose que je peux apprendre lorsque je suis seul devant un écran, alors les deux sont nécessaires. C'est de ne jamais, jamais se priver de prendre 1 h, 2 h, que ce soit par semaine pour voir. On en est où aujourd'hui technologiquement. Puis il y a de plus en plus de congrès sur les technologies. Mais qu'est-ce que c'est chouette! Tout comme on est capable d'aller voir les dernières voitures. Il y a le salon de la voiture, il y a le salon des technologies. Même si je pense que ce n'est pas pour moi. J'y vais parce que ça fait partie de la sécurité de mon entreprise, de la sécurité de mes clients, mais aussi de l'évolution de mon entreprise et de sa pérennité.
Esther : Le temps file. Danièle Henkel, je veux vous entendre avoir votre point de vue sur l'impact des technologies sur la société en général. Parce que notre amour de la technologie s'accroit de jour en jour. Vous dis on mange, on regarde notre téléphone, on regarde la télévision, on regarde le téléphone, on regarde plus la télévision, on fait juste regarder le téléphone.
Bon.
Que ce soit pour magasiner, pour travailler, pour faire des rencontres. On est toujours branchés. Quels sont les avantages d'une société selon vous? Qui échange, mène ses activités, communique de plus en plus au moyen de la technologie, donc les avantages. Et évidemment, je vais vous demander les désavantages, les inconvénients.
Danièle : Mais les avantages, c'est de toujours aller plus loin, d'avoir accès à des marchés auxquels on n'a pas accès parce qu'on est limité géographiquement. Je me souviens quand on a été incapable de voyager pendant des mois, des mois. Mais je dirais même des années. Eh bien, une des raisons pour lesquelles nous ne sommes digitalisés en l'espace de six cette semaine avec l'Académie, ça nous a permis de rejoindre non seulement notre clientèle partout à travers le Canada, mais aussi de développer de nouveaux clients qui ne nous connaissaient pas du tout et qu'on a réussi à faire grâce à cela. Donc ça, c'est un grand plus, c'est l'accès, l'accès à des marchés, l'accès à de l'information, l'accès à peut-être de l'innovation, l'accès. Le revers de médaille, c'est d'en faire une boulimie, c'est de ne plus savoir déconnecter, c'est de, c'est quasiment d'en faire une sorte d'obsession.
Esther : Être accro.
Danièle : On est accro parce qu'on pense que de tout savoir, de trop savoir nous rend plus, plus performant, ce qui est très faux. Pourquoi? Parce qu'on est un être humain, le corps humain, le cerveau humain ne peut en aucun cas absorber autant de chocs. Autant d'informations en quelques secondes à chaque fois. Donc, on est au service de la technologie. C'est ce que je disais. Et l'être humain ne sait même plus communiquer par des mots. Les mots aujourd'hui sont difficilement. Je, je, je côtoie beaucoup de monde Esther. J'ai le ce privilège là de parler à une multitude de personnes et je me rends compte à quel point souvent, ceux qui sont majoritairement dans le domaine de la technologies et qui travaillent beaucoup à travers des ordinateurs et qui font et qui créent, ont beaucoup de difficultés ou à écrire leurs pensées, à la mettre sur papier ou à simplement la verbaliser.
Esther : Communiquer avec des mots.
Danièle : Non. Donc c'est vraiment ça. Et je crois que si nous ne faisons pas attention au sein même d'une famille, on ne communique plus. On fait des sons ou on montre son écran, ou on veut parler de quelque chose qui vient d'arriver. Mais on ne communique plus en tant que famille. Même chose avec des amis. Non, mais on a notre téléphone et puis à tu vues et tu es sur Instagram et tu veux montrer si tu veux. As-tu vu? Mais le fond même des choses qui font que nous sommes prêts à créer ensemble, à nous poser les questions, à rentrer en profondeur dans des débats, dans des discussions, dans des opinions. J'en ai plus. C'est plutôt avec mon téléphone, c'est plutôt avec le téléphone qu'on parle. Et c'est plutôt avec la télé, parce qu'on est à l'écoute. Puis après ça, on se fait une idée qui quelquefois n'est pas la nôtre. Non pas des idées qui sont autre dans la plupart des cas. Ce sont des idées qu'on s'est forgée, mais qui ont été plantées par d'autres.
Esther : J'aimerais qu'on termine sur une note pratico pratique. Danièle Henkel Vous êtes, Je le disais d'entrée de jeu, vous êtes une femme d'affaires chevronnée, une inspiration pour plusieurs. Vous êtes mentor pour d'autres. Si vous aviez un conseil à donner à nos auditeurs, aux gens qui nous écoutent pour les aider à prospérer dans un monde qui est transformé par la technologie, ce serait quoi le conseil?
Danièle : Allez-y! Vraiment c'est, vous savez, tout échange. Et je me souviens, il n'y a pas si longtemps, jusqu'à aujourd'hui, on parle de la réticence au changement. La technologie est là pour rester et c'est là pour prendre toute la place et une bonne partie de la place. À moins qu'on qu'on finisse par se réveiller. Et puis qu'on dise non, ça, c'est ta place et ça, c'est la mienne. Mais en attendant, si j'ai un conseil à donner, c'est oser, oser. Peu importe l'âge que vous avez, parce que ça aussi, c'est une barrière, c'est oui. Mais tu sais, moi je ne suis pas né avec ça, puis je j'hésite. Puis j'ai l'impression d'être un idiot ou une idiote. Mais ça ne va pas. Non mais ça va pas. D'abord, t'as une responsabilité vis à vis de toi, puis tu as une responsabilité vis à vis de tes clients et tu as une responsabilité vis à vis de ton entreprise. Donc mais ça ne va pas. Vas y apprend. Parce que moi, ce qui me passionne, c'est d'apprendre, c'est de découvrir, puis c'est de me rendre compte qu'il y a des choses qui vont m'intéresser. Je vais aller plus loin et il y en a d'autres que je vais laisser là parce qu'elles elles ne m'intéressent pas, mais j'aurais au moins essayé. Donc oser aller au bout des choses ou les oser montrer sa vulnérabilité et oser dire je ne sais pas. Est-ce que je peux apprendre? Est-ce que tu peux me montrer plutôt que d'avoir l'air de tout savoir ou d'avoir compris et que malheureusement, ça m'emmène des fois dans un mur?
Esther : Oser, foncer ou se faire confiance
Danièle : Absolument.
Esther : Est ce qu'il y a des ressources dont vous aimeriez nous parler? Des ressources justement pour aider les PME à s'adapter envers les nouvelles technologies, à suivre le rythme?
Danièle : Oui, il y a Emploi-Québec, il y a PME Montréal, Il y a une multitude. Il y a Printemps numérique, Printemps numérique sont spécialisés là dedans. Ils ne font que ça et ils ont une multitude de formations, d'accès, d'accompagnement pour justement les individus, mais aussi les entreprises.
Esther : Danièle Henkel, merci beaucoup de vos lumières.
Danièle : C'est un plaisir, vraiment. Je ne savais pas que j'étais si bonne en technologie.
Esther : On voit que on peut être bon en technologie. Il suffit d'oser foncer comme vous le disiez, et de se faire confiance. C'est finalement parce que ça s'apprend. Oui, ça, on peut s'adapter ce l'humain. Donc il faut oser.
Danièle : Il faut juste oser. Puis, comme je dis, faut y aller avec le genre d'entreprise que nous avons avec nos besoins, à nous de ne pas vouloir faire comme les autres.
Esther : Merci beaucoup Danièle.
Danièle : Un plaisir, merci, Esther.
Esther : Alors voilà, je tiens à vous remercier les éditeurs et les éditrices d'avoir été avec nous. Je vous invite aussi à partager le balado avec votre entourage et votre réseau. Je vous rappelle aussi que c'est toujours possible de vous abonner EN DIRECT et que les saisons un et deux sont toujours disponibles et que vous pouvez les écouter en tout temps en rattrapage. Alors voilà, c'est Esther Bégin qui vous remercie de votre attention. Je vous dis portez-vous bien et à bientôt Au revoir!