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Des agents immobiliers des régions rurales de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba nous font part de leurs expériences

Dianne Lavoie sait très bien ce que c’est que de travailler dans l’immobilier dans une petite ville de l’Ouest canadien.

Après tout, l’agente immobilière et dirigeante d’agence chez Royal LePage Valley Realty à Peace River, en Alberta, travaille dans le secteur de l’immobilier depuis le début des années 1980, ce qui fait d’elle l’une des plus anciennes agentes immobilières de Peace River, une ville qui compte environ 7 000 habitants et une vingtaine d’agents immobiliers. 

Peace River se trouve dans le nord de l’Alberta, à environ 200 kilomètres de Grande Prairie, la ville la plus proche. Les résidents de Peace River sont là pour s’éloigner du tourbillon des grandes villes et pour s’imprégner d’une ambiance décontractée, explique Mme Lavoie. Il y a des familles qui vivent ici depuis des générations. 

Les agents immobiliers de cette région comprennent que la réputation est primordiale dans une petite ville. « Il est important de maintenir une bonne relation de travail, respectueuse et professionnelle avec les autres agents, dit-elle. Certains des défis sont aussi des atouts. Il y a de fortes chances que vous traitiez avec les mêmes agents dans le cadre de plusieurs différentes transactions. »

« Vous connaîtrez bien ces agents immobiliers et vous aurez constamment affaire à eux. »

Un autre facteur qui entre en jeu lorsqu’on travaille dans le secteur immobilier dans une petite ville, c’est que les courtiers et agents immobiliers connaissent la grande majorité de leurs clients sur le plan personnel – ils sont du même quartier, ou les côtoient à l’école des enfants, à l’église ou à l’épicerie locale. 

« Vous les connaissez, mais vos concurrents les connaissent aussi, dit-elle. Votre cercle d’influence se chevauche beaucoup plus que dans une grande ville. Vous devez donc vous surpasser. Tout le monde connaît tout le monde et tout le monde connaît les affaires de tout le monde. Comme je l’ai toujours dit, lorsque je me couche le soir, je peux dormir sur mes deux oreilles. »

Nicole Lovell, agente immobilière chez Century 21 à North Battleford, en Saskatchewan, qui travaille dans l’immobilier depuis 12 ans, explique que faire des affaires dans une petite ville signifie qu’il faut se former et apprendre à trouver des clients potentiels ainsi que des inscriptions par soi-même. Personne ne lui a fait de faveurs à ses débuts. Elle ajoute que ce défi initial s’est transformé en force.

Mme Lovell travaille dans le centre-ouest de la Saskatchewan, notamment dans les petites villes près de Macklin, où elle est née, à savoir Unity, Wilkie, Cut Knife, Maidstone, Marshall, Neilburg, Luseland et Kerrobert, ainsi que dans de nombreuses collectivités avoisinantes.

Si le marché immobilier varie d’une collectivité à l’autre, Mme Lovell affirme que chaque région connaît une recrudescence à des moments différents. « Cette année, au printemps, j’ai constaté que Luseland et Wilkie étaient les premiers choix et que deux des principaux facteurs étaient l’abordabilité des propriétés et des taxes foncières annuelles moins élevées, dit-elle. Les ventes varient d’un mois à l’autre d’une collectivité à l’autre. Par exemple, il peut y avoir quatre ventes à Wilkie un mois, et rien à Cut Knife ou Macklin, puis le mois suivant, rien à Wilkie et quatre ou cinq ventes dans une autre ville. » 

« Les petites collectivités ont tendance à mettre trois à six mois pour bénéficier de ce que j’appelle l’effet de ruissellement, et commencer à se rapprocher du marché dans les villes proches de nous en ce qui concerne les acheteurs, les vendeurs ou les marchés équilibrés, ainsi que les hausses ou les baisses de prix. »

« Il faut foncer, dit-elle. Allez sur le terrain, nouez des contacts, n’ayez pas peur d’appeler, de poser des questions. La pire chose qui puisse arriver, c’est qu’on vous dise non. Développez votre réputation et votre honnêteté et soyez fidèle à vous-même. »

Pour Ryan Tomyn, l’un des défis dans une petite ville est le manque d’inscriptions. En ce qui concerne l’immobilier commercial, l’agent immobilier de RE/MAX North Country à Warman, en Saskatchewan, qui compte une population d’environ 12 400 habitants, explique que le défi est le manque de propriétés comparables lors de l’établissement du prix d’inscription. Il affirme qu’en tant qu’agent immobilier, on doit faire beaucoup de recherches pour établir la juste valeur marchande de certaines propriétés uniques.

« Il est important de comprendre que la concurrence n’est pas aussi forte dans de nombreuses petites villes rurales, révèle M. Tomyn, qui est agent immobilier depuis plus de 12 ans et qui réalise une bonne partie de ses affaires à Saskatoon et dans les zones rurales environnantes. Si vous êtes prêt à travailler dans une ville en particulier et que le trajet ne vous dérange pas, il y a des affaires à faire. Warman et Martensville ne sont plus si petites, mais il y a beaucoup d’autres collectivités plus éloignées. »

M. Tomyn affirme que, bien que les taux d’intérêt soient encore élevés, le marché dans lequel il travaille est très actif. La demande l’emporte toujours sur l’offre, car l’offre à Warman n’a jamais été aussi basse.

« C’est la tendance dans la plupart des collectivités en ce moment, dit-il. Heureusement pour les vendeurs, les propriétés conservent leur valeur et se vendent relativement vite. Nous assistons également à un grand nombre de nouveaux développements. Les acheteurs doivent agir rapidement pour réussir à trouver une propriété, car les bonnes propriétés (entièrement finies et bien entretenues) se vendent rapidement si elles sont proposées à un prix adéquat. »

Laurence Humniski est dirigeant d’agence chez Interlake Real Estate à Selkirk, au Manitoba, qui compte une population d’environ 10 500 habitants. Il est agent immobilier depuis 2008 et effectue la majeure partie de son travail près de chez lui, à Sandy Hook, près du lac Winnipeg. Il dit qu’il lui arrive de se rendre dans le nord, soit à Grindstone, Hecla ou Little Deer, et qu’il a eu des inscriptions à Winnipeg et à Selkirk. 

« Nous avons actuellement une maison à vendre à Selkirk, à 515 000 $, explique M. Humniski. Nous avons une propriété unique près du lac Winnipeg, comprenant trois maisons et quatre chalets et s’étendant sur 2 600 pieds de front de mer. Elle se vend à 2 millions de dollars. »

Selon M. Humniski, ceux qui travaillent dans sa région doivent être en mesure de vendre des condos, des chalets, des fermes, des terrains vacants et des propriétés commerciales, en plus de maisons.

« C’est différent ici, dans le sens que les systèmes d’approvisionnement en eau et les fosses septiques peuvent changer radicalement d’une propriété à l’autre dans la même zone, explique-t-il. Dans notre situation, il faut être capable de parcourir des kilomètres avec son véhicule. Nous avons également des fermes plus dispendieuses qui sont toujours sur le marché. Cette année, certaines de nos propriétés les plus chères ont eu plus de mal à se vendre en raison des conditions du marché. Nous espérons que certaines de ces propriétés se vendront si les taux d’intérêt baissent encore. »

Richard Greaves, agent immobilier et courtier responsable chez RE/MAX Alpine Realty à Canmore, en Alberta – une ville touristique d’un peu moins de 16 000 habitants, située à l’ouest de Calgary, dans les montagnes Rocheuses de l’Alberta – confie que c’est un avantage pour lui d’avoir des parcs provinciaux et les merveilles de la nature dans son jardin, tout en ayant un aéroport international à seulement une heure de route.

« Le plus grand obstacle pour nous est l’offre, explique M. Greaves. Depuis 2008, nous ne voyons pas de constructions majeures dans la région. La pandémie nous a anéantis et nous n’avons pas pu nous en remettre. Cette offre faible a permis de maintenir nos prix à un niveau élevé ».

À Canmore, la municipalité envisage d’instaurer une taxe supplémentaire pour les propriétaires de résidences secondaires, dont la résidence secondaire n’est pas la résidence principale, afin d’augmenter le nombre de logements locatifs sur le marché.

« Pour moi, c’est un marché où il est facile de trouver un équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée, et c’est primordial, explique M. Greaves. Il est facile de se démarquer, de sortir du lot ici, contrairement aux agences qui se font concurrence dans les grandes villes, qui ont des années d’investissement en référencement et en marketing derrière elles. »

Comme le dit M. Greaves, il serait « extrêmement difficile » pour un nouvel agent dans une grande ville d’avancer et de réussir s’il ne fait pas partie d’une équipe. 

L’équilibre entre le travail et la vie privée est également essentiel pour Mme Auch. Elle a fait du mentorat à Calgary avant de s’installer au Manitoba, un marché qui, selon elle, ne connaît pas de fluctuations extrêmes.

« Au Manitoba, le marché de l’immobilier est plus stable », dit-elle.

Depuis qu’elle s’est associée à The Property Exchange Group Inc., elle peut se concentrer sur ce qu’elle aime le plus, à savoir vendre des propriétés tout en vivant sur une propriété équestre à la campagne.

« Les propriétés sont moins nombreuses et plus éloignées les unes des autres, alors c’est certain que cela coûte cher en essence, mais j’adore conduire sur les routes de campagne et voir de près les propriétés derrière les arbres », explique Mme Auch. Vous travaillez dans les régions rurales du Canada? Faites-le-nous savoir dans les commentaires ou soumettez une idée d’article à l’ACI à l’adresse crea-comms@CREA.ca

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L’équipe du Café ACI est responsable du blogue officiel de L’Association canadienne de l’immobilier (ACI). Le blogue est un endroit chaleureux où l’ACI peut communiquer amicalement avec ses membres et lecteurs en leur faisant part de ses idées et perspectives tout en prenant une tasse de café virtuelle.

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