Les ventes chutent en décembre; la demande refoulée pourrait se manifester en 2025
Comme prévu, les ventes de propriétés au Canada ont connu une baisse à la fin de 2024.
En décembre, les ventes ont chuté de 5,8 % par rapport à novembre, après une reprise à l’automne. Malgré cette baisse, les ventes de propriétés au Canada sont demeurées en hausse de 13 % par rapport à mai, et le dernier trimestre de 2024 s’est distingué comme étant l’un des trimestres les plus actifs des 20 dernières années (si on exclut la pandémie).
Si vous pensez qu’une tendance à la baisse est imminente, vous devriez peut-être y réfléchir à deux fois, déclare Shaun Cathcart, économiste principal à L’Association canadienne de l’immobilier (ACI).
Dans le dernier rapport sur le marché de l’habitation, M. Cathcart a dévoilé les prévisions révisées de l’ACI pour le marché de l’habitation de 2025.
« Nous nous attendons à ce que la demande refoulée se manifeste de manière significative cette année. Après des années de croissance démographique record, la demande est forte », a déclaré M. Cathcart dans le rapport (disponible ci-dessous en anglais seulement).
Données de décembre sur le marché de l’habitation
Avant de regarder vers l’avenir, il est important de voir où nous en sommes actuellement.
Certes, les ventes sont en baisse, mais il en va de même pour le nombre de nouvelles inscriptions : en décembre, les nouvelles inscriptions ont diminué de 1,7 % par rapport à novembre. Il s’agit du troisième mois consécutif de baisse.
À la fin de 2024, 128 000 propriétés étaient inscrites à la vente, ce qui représente une hausse de 7,8 % par rapport à l’année précédente, mais qui demeure un résultat inférieur à la moyenne à long terme, qui est d’environ 150 000 inscriptions.
Comme c’est souvent le cas, un inventaire moindre peut entraîner une hausse des prix, en particulier lorsque la demande est forte – et c’est ce que nous commençons à voir au niveau national. L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®), un outil utilisé exclusivement par les courtiers et agents immobiliers pour évaluer le plus précisément possible les niveaux et les tendances des prix des propriétés, a augmenté de 0,3 % d’un mois à l’autre. Il s’agit du deuxième mois consécutif d’augmentation après « une période où les prix sont restés pratiquement (stables) pendant peut-être la plus longue période de l’histoire », selon M. Cathcart.
Hausse des ventes et des prix de l’immobilier au Canada en 2025
Nous commençons à sortir de la stagnation. Mais jusqu’à quel point les marchés immobiliers canadiens seront-ils actifs? Les ingrédients sont réunis pour un printemps remarquable, même s’il ne sera pas aussi vertigineux que celui au début de la pandémie.
En plus de la baisse des taux hypothécaires, la perspective que la Banque du Canada signale bientôt que les taux d’intérêt sont presque aux niveaux les plus bas dans ce cycle d’assouplissement pourrait stimuler encore plus la demande de ceux qui ont attendu le bon moment pour opter pour un prêt hypothécaire à taux fixe (la Société canadienne d’hypothèques et de logement indique que 69 % des nouveaux prêts hypothécaires étaient à taux fixe en 2024).
Selon l’ACI, les marchés réagiront différemment à l’augmentation de la demande. La Colombie-Britannique et l’Ontario devraient connaître des rebonds plus importants du côté des ventes et moins de possibilités d’augmentation des prix dans ces régions déjà chères du pays, tandis que l’Alberta et la Saskatchewan disposent d’une plus grande marge de manœuvre du côté des prix.
Le Manitoba, le Québec et les provinces atlantiques devraient se situer entre ces deux extrêmes, avec une augmentation des ventes et des prix en 2025.
Vous trouverez ci-dessous les prévisions de prix révisées de l’ACI.
Bien sûr, certains facteurs externes pourraient avoir un impact majeur sur les prévisions – le résultat d’une élection fédérale et d’éventuels droits de douane imposés par le président américain Donald Trump, par exemple – mais comme le fait remarquer M. Cathcart, les prévisions n’en tiennent pas compte tant qu’ils ne deviennent pas des politiques.
À ce jour, l’ACI prévoit que 532 704 propriétés résidentielles changeront de mains en 2025, ce qui représente une augmentation de 8,6 % par rapport à 2024. En 2025, le prix moyen national d’une propriété devrait augmenter de 4,7 % sur une base annuelle pour atteindre 722 221 $.
« Bien que l’activité sur le marché de l’habitation puisse prendre une pause au cours de l’hiver et qu’il y ait moins de propriétés à vendre, le rebond du marché à l’automne donne un bon aperçu de ce qui pourrait se produire au printemps, a déclaré James Mabey, président de l’ACI et agent immobilier à Edmonton, en Alberta. En immobilier, le printemps arrive toujours plus tôt que ne le prévoient les vendeurs et les acheteurs. Les acheteurs devraient commencer à se manifester en grand nombre d’ici quelques mois. Donc si vous souhaitez acheter ou vendre une propriété en 2025, contactez un courtier ou agent immobilier de votre région et commencez à vous préparer dès aujourd’hui. »